Budget 2015 : Bruxelles accorde un sursis final à la France

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  325  mots
Seuls cinq pays ont présenté un projet de budget conforme aux dispositions du pacte de stabilité.
La France, ainsi que l'Espagne, le Portugal et quatre autres pays ont jusqu'à mars 2015 pour retravailler leur budget 2015 afin de rentrer dans les "clous" du pacte de stabilité.

Quatre mois pour agir. La Commission européenne a donné jusqu'à mars à la France, l'Italie et la Belgique pour faire de nouveaux efforts budgétaires et accélérer leur programme de réformes, après avoir jugé vendredi 28 novembre que leur projet de budget présentait des risques de non-conformité avec les règles européennes. L'Espagne, Malte, l'Autriche et le Portugal sont également concernés.

Seuls cinq projets de budget conformes au pacte de stabilité

Dans son rapport, la Commission estime que cinq pays (Allemagne, Irlande, Luxembourg, Pays-Bas, Slovaquie) ont présenté un projet de budget conforme aux dispositions du pacte de stabilité, le carcan budgétaire européen, et que l'Estonie, la Lettonie, la Slovénie et la Finlande ont présenté un projet "globalement conforme".

Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission chargé de l'euro a estimé qu'il "est temps désormais de mettre en chantier des réformes structurelles suffisamment ambitieuses pour asseoir la croissance dans la durée et créer des emplois". Le commissaire en charge des Affaires économique et ancien ministre des Finances français Pierre Moscovici a renchéri : "chacun doit fournir sa part d'efforts pour favoriser la relance économique".

L'Italie doit trouver 4,8 milliards d'euros d'économies

Selon un document technique préparé par la Commission européenne et que s'est procuré l'agence Reuters, Rome va devoir présenter 4,8 milliards d'euros d'économies supplémentaires. Ces mesures à venir représenteront 0,2 à 0,3% des 1.600 milliards d'euros du produit intérieur brut (PIB) de l'Italie en 2015.

Rome avait initialement proposé de réduire son déficit budgétaire dit "structurel", ajusté des facteurs exceptionnels et du cycle conjoncturel, de seulement 0,1% du PIB, avant d'accepter de relever l'objectif à 0,3%. Excessivement optimiste selon le document de la Commission, le montant de la réduction proposée du déficit n'atteindrait dans les faits que 0,1% du PIB et devrait donc être revu en hausse pour ramener le déficit "structurel" dans les clous.