Un Français sur deux ne sait pas ce qu’est une ville intelligente

Par Jean-Pierre Gonguet  |   |  514  mots
Les attentes des citoyens ne correspondent pas forcément aux stratégies mises en place par les villes.
Les Français ont des demandes très précises en matière de ville intelligente et elles ne correspondent pas toujours aux stratégies mises en place par les élus. C’est l’enseignement d’une étude menée par M20 City

Un Français sur deux ne sait pas ce qu'est une « ville intelligente ».  Rien de vraiment étonnant tant le concept est encore nouveau, mais l'étude que vient de réaliser M2O City sur la ville de demain montre aussi que les attentes des citoyens ne correspondent pas forcément aux stratégies mises en place par les villes.

M2O City, société créée conjointement par Veolia et Orange spécialisée dans le télérelevé, a fait interroger un millier de personnes sur leurs attentes en matière de ville intelligente : si 52% estiment avec raison qu'il s'agit d'une ville capable d'automatiser la gestion de ses infrastructures et ressources, les 48% restants n'ont aucune idée, une partie d'entre eux (19%) estimant même qu'il s'agit d'une ville avec un nombre élevé de facultés ou grandes écoles. Il y a donc un gros travail d'explication qui attend les municipalités.

Mais il y a aussi un travail d'explication sur la nature même des actions à mener. Les Français aimeraient ainsi que leur ville s'investisse pour une amélioration de leur qualité de vie : la mobilité urbaine est une priorité pour  28,6% des sondés, ainsi que les infrastructures numériques (23,6%), mais aussi l'intégration de bâtiments intelligents qui garantissent notamment une maîtrise durable des ressources (eau et énergie), pour 16,1% des répondants. Mais, estiment-ils, ce sont parfois des domaines dont ils entendent peu parler dans leur ville : 37% d'entre eux estiment par exemple que le domaine dont ils entendent le plus parler est le recyclage et la gestion des déchets, alors qu'ils ne sont que 15% à souhaiter que leur ville s'investisse davantage dans cette voie.

Une forte demande d'informations

Il semblerait qu'il y ait pour l'instant, un décalage entre les initiatives prises par les villes dans le domaine du développement durable et le niveau d'information des habitants, explique Taisei Miura, le PDG de m2ocity :

"Près de la moitié des personnes interrogées ne se sentent pas suffisamment informées des initiatives durables menées à l'échelle de leur ville, alors même qu'elles s'y intéressent. Il ne s'agit pas d'un manque de volonté et d'implication de la part des citoyens puisque 60% d'entre eux regrettent de ne pouvoir prendre une part active dans l'évolution de leur ville, n'en ayant selon eux pas la possibilité".

C'est la partie un peu étonnante de l'enquête, la demande d'informations et de participation. En particulier dans les villes qui pratiquent encore la bonne vieille communication papier : une grande majorité de citoyens dit être informée par le journal de la ville mais 77% des Français préfèreraient être informés de façon numérique. C'est bien le moins lorsque l'on parle de ville intelligente. C'est encore plus significatif sur les indicateurs de consommations énergétiques (eau, électricité, gaz, chauffage...) et de la détection de fuites ou de surconsommation d'énergie : 60% des sondés n'ont aucune idée de l'endroit où ils peuvent trouver ces informations et aimeraient pouvoir suivre leur consommation énergétique à distance, sur Internet.