"Un jeune diplômé a 4,5 fois plus de chances de trouver un emploi" (Fioraso)

Par latribune.fr  |   |  490  mots
Les emplois occupés par les diplômés de l'universités sont majoritairement stables et à temps plein trente mois après leur sortie.
Les diplômés d'université sont en moyenne 90% à occuper un emploi deux ans et demi après la fin de leurs études. Mais le taux d'insertion dépend largement du cursus choisi.

Neuf diplômés sur dix occupent un emploi trente mois plus tard. C'est ce qu'apprend la cinquième enquête annuelle du ministère de l'Enseignement supérieur publiée mercredi 7 janvier. "Un jeune diplômé a 4,5 fois plus de chances qu'un autre de trouver un emploi", explique ainsi Geneviève Fioraso, secrétaire d'État en charge de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Des taux d'insertion élevés dans toutes les formations

Le taux d'insertion s'élève en effet à 92% dans les filières professionnelles et 89% pour les titulaires d'un diplôme universitaire technologique (DUT), un pourcentage en hausse d'un point par rapport à l'année précédente. Surtout, il est équivalent au taux d'insertion affiché par les écoles de commerce et d'ingénieur. 90% des étudiants diplômés de formation universitaire en 2011 exercent une activité professionnelle trente mois après leur sortie. Les titulaires d'un master de l'université sont aussi nombreux à décrocher un emploi. Cependant, en école de commerce et d'ingénieur, c'est seulement dans les dix-huit mois après l'obtention du diplôme que 93% des étudiants occupent un emploi, selon l'enquête de la Conférence des grandes écoles de 2014.

Des inégalités en fonctions des cursus

Tous les cursus n'affichent pas non plus les même taux d'insertion. 13% des étudiants en lettres-langues et en art sont encore en recherche d'emploi deux ans et demi après l'obtention de leur diplôme, contre 9% seulement pour les diplômés en droit-économie-gestion.

Des écarts de salaire persistants

Si les diplômés de l'université trouvent un emploi avec autant de succès que ceux d'école de commerce ou d'ingénieur, ils restent en moyenne moins payés que leurs homologues. Le salaire net médian de ces derniers s'élève à 1.910 euros par mois pour un contrat à temps plein. À noter que si 87% des titulaires d'un master sont cadres, ce statut est partagé par seulement 71% des détenteurs d'une licence et 58% des diplômés d'un DUT.

L'apprentissage, une solution mal utilisée

Geneviève Fioraso n'a pas manqué de le rappeler lors de la présentation de l'enquête, "le développement des stages, de l'alternance (...) et le statut d'étudiant entrepreneur" favorise largement l'insertion des jeunes. En dix ans, le nombre d'apprentis et de signataires d'un contrat de professionnalisation a doublé.

Pourtant, le conseil d'analyse économique, qui a remis mercredi au premier Ministre son rapport sur l'apprentissage, pointe du doigt les dysfonctionnements de cette formation. Proposant d'alterner périodes de cours et de travail en entreprise, l'alternance devrait profiter aux moins diplômés. Or, ces dix dernières années, la proportion de jeunes peu ou pas diplômés suivant cette formation a chuté de trente points, atteignant 35% en 2013. Entre 2004 et 2010, le nombre d'apprentis issus de l'enseignement supérieur a augmenté de 24%, "une dynamique non satisfaisante du point de vue social", estime Marc Ferracci, co-auteur de l'étude.