Dette grecque : "On peut discuter, on peut alléger, mais on n'annule pas"

Par latribune.fr  |   |  430  mots
"Cela me paraît légitime" de vouloir négocier, a expliqué Michel Sapin.
Le ministre des Finances Michel Sapin a répété sa position, se disant ouvert à des discussions, mais excluant une annulation de la dette grecque, à quelques heures d'une rencontre avec son homologue grec, Yanis Varoufakis.

Publié le 01/02/2015 à 11:27. Mis à jour le 01/02/2015 à 15:58.

La danse du ventre commence. Dimanche 1er février, le gouvernement grec démarre une tournée auprès des gouvernements européens. L'objectif est d'obtenir un maximum de soutiens dans sa campagne pour alléger le poids de la dette grecque.

Yanis Varoufakis, ministre des Finances grec, rencontre ainsi son homologue Michel Sapin vers 16 heures GMT (17 heures, heure française), dimanche. Une déclaration commune sera lue par les deux hommes, une heure et demi plus tard. Yanis Varoufakis verra également le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron.

Sur Canal+, à quelques heures de la rencontre, Michel Sapin a répété sa position, se disant ouvert à des discussions, mais excluant une annulation de la dette grecque.

"On peut discuter, on peut reporter, on peut alléger mais on n'annule pas [...] Cela me paraît légitime" de vouloir négocier, a-t-il dit.

De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré devant des militants socialistes réunis à la Mutualité à Paris:

"Chacun comprend que les politiques punitives d'austérité ne peuvent plus être, ne peuvent pas être un projet pour l'Union. Il faut continuer et convaincre que nos thèses, nos propositions, celles défendues par François Hollande, sont indispensables pour que 'Europe" sorte d'un "niveau de croissance trop faible et d'un chômage dramatiquement trop élevé."

Yanis Varoufakis verra ses homologues britannique et italien

Lundi, le ministre grec verra son homologue britannique George Osborne et des représentants des milieux d'affaires de la City. Le lendemain, il s'entretiendra avec Carlo Padoan, ministre italien des finances.

Des "arguments rigoureux et chiffrés"

Au cours de "cette tournée", Yanis Varoufakis aura une "approche technique du dossier", avec des "arguments rigoureux et chiffrés" pour "obtenir des soutiens", selon son entourage, rapporte l'AFP.

Depuis la victoire électorale du parti Syriza dimanche 25 janvier, le nouveau gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras tient ses partenaires européens en haleine sur la question du remboursement de la dette grecque. Après quelques échanges tendus, le Premier ministre grec a tenté de calmer le jeu, samedi 31 janvier:

"Malgré des différences de perspective, je suis absolument persuadé que nous allons bientôt trouver un accord favorable à la fois pour la Grèce et pour l'Europe dans son entier. [...] Personne ne veut de conflit et nous n'avons jamais eu l'intention d'agir de manière unilatérale concernant notre dette. [...] Nous avons besoin de temps pour respirer et mettre au point notre propre programme de relance à moyen-terme, qui prendra en compte des objectifs d'excédent budgétaire primaire."