Embauche : 43% des victimes de discrimination arrêtent de chercher du travail

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  467  mots
Il y a un quasi-consensus chez les demandeurs d'emplois sur les actions qui amélioreraient la situation: rendre le CV anonyme obligatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés, sensibiliser et former les recruteurs, ou encore faire du testing.
Plus de 1 candidat sur 3 (32%) se déclare victime de discrimination à l'embauche, selon le 8e baromètre Défenseur des droits-OIT réalisé par l'Ifop. Fait remarquable, les demandeurs d'emploi d'origine étrangère non européenne se disent tout autant discriminés que l'échantillon global. Par ailleurs, l'enquête révèle que les facteurs perçus comme les plus discriminants sont le fait d'avoir plus de 55 ans (88%), d'être enceinte (85%), le style (81%) ou l'obésité (75%).

Un tiers des demandeurs d'emploi (34%) affirme avoir été victime de discriminations à l'embauche, selon la 8e édition du baromètre Ifop publié vendredi 13 février et réalisé entre octobre et novembre 2014 (*) pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT).

Le baromètre fait un focus sur les demandeurs d'emploi d'origine étrangère non européenne. Fait remarquable, ils se disent autant discriminés que l'échantillon global (32%). Mais ceux d'entre eux qui n'ont pas été victimes de discrimination sont deux fois plus nombreux (14% contre 7%) à être certains qu'ils seront un jour discriminés.

Les chômeurs d'origine étrangère particulièrement discriminés

Les chômeurs d'origine étrangère sont aussi plus enclins que l'échantillon global à dire avoir subi une inégalité de traitement lors d'un entretien d'embauche (74%, +10 points par rapport aux autres demandeurs d'emploi), après réception ou examen de leur CV (54%, +26 points) ou encore pour accéder à une formation (42%, + 21 points).

Les deux tiers des victimes d'origine étrangère (64%) déclarent aussi que la discrimination était fondée sur leur origine, soit trois fois plus qu'au sein de l'échantillon global (20%), où l'âge est le premier critère cité. Ils mentionnent également plus souvent les convictions religieuses (32% contre 6%) et le lieu de résidence (21% contre 16%)

Globalement, plus de 8 demandeurs d'emplois sur 10 (85%) jugent que le risque de discrimination à l'embauche est accru par le contexte de crise économique et de chômage.

L'âge et la grossesse, premiers facteurs de discrimination

Les facteurs perçus comme les plus discriminants sont le fait d'avoir plus de 55 ans (88%), le fait d'être enceinte (85%), le style (81%) ou l'obésité (75%).

Sont aussi cités, comme un frein pour l'accès à l'emploi, le handicap visible (77%) ou invisible (68%) et, pour environ 6 personnes sur 10, le fait d'avoir un nom à consonance étrangère, une autre nationalité ou un accent étranger.

15% des discriminés ont entrepris des démarches

À la suite d'une discrimination à l'embauche, un peu plus de 4 personnes sur 10 ont abandonné leur recherche d'emploi (43%). Seuls 15% ont entrepris des démarches pour faire reconnaître la discrimination.

Il y a un quasi-consensus chez les demandeurs d'emplois sur les actions qui amélioreraient la situation: rendre le CV anonyme obligatoire pour les entreprises de moins de 50 salariés, sensibiliser et former les recruteurs, ou encore faire du testing.

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L'enquête a été réalisée en ligne du 27 octobre au 18 novembre 2014 auprès d'un échantillon de 1.002 personnes, représentatif des demandeurs d'emploi âgés de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Le volet sur les demandeurs d'emploi d'origine étrangère a été réalisé par téléphone du 27 octobre au 25 novembre auprès d'un échantillon de 500 personnes ayant déclaré avoir au moins un ascendant d'origine non européenne (un des deux parents ou grands-parents).