
Décidément, il n'y a aucun miracle à attendre sur le front du chômage en 2015. L'Insee, puis l'Unedic avaient déjà fait part de leurs sombres perspectives. C'est maintenant au tour de CEO-Rexecode, un "think tank" proche des entreprises, de livrer son diagnostic. Il n'est guère plus optimiste.
90.000 demandeurs d'emploi en plus en 2015
Après avoir augmenté de 312.000 en 2014, le nombre des demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégories « A, B et C » progresserait encore de 90.000 au cours de l'année 2015. Pour COE-Rexecode, « il faudrait que le taux de croissance de l'économie s'installe au-dessus de 1,5% pendant plusieurs trimestres pour stabiliser progressivement le nombre de demandeurs d'emploi ». De fait, avec un taux inférieur, le nombre des créations d'emplois est insuffisant pour absorber la hausse de la population active - environ 140.000 personnes nouvelles devraient arriver sur le marché du travail -, ce qui empêche le chômage de reculer. Sans parler des gains de productivité qui freinent aussi les recrutements.
Or, actuellement, la croissance du PIB, selon les dernières estimations, devrait plutôt être de l'ordre de 1%. Mais, CEO-Rexecode veut y croire en constatant que « plusieurs facteurs extérieurs nouveaux », comme la chute du prix du pétrole ou la baisse de l'euro, s'annoncent favorables. Si ce contexte se maintient durablement, le rythme de croissance économique de 1,5% pourrait être envisagé en fin d'année. La stabilisation, voire la baisse du nombre des demandeurs d'emploi pourrait alors intervenir à la toute fin 2015 et plus certainement en 2016.
Une perspective qui rejoint les prévisions de l'Unedic, l'organisme paritaire gestionnaire de l'assurance chômage, qui table sur 104.000 demandeurs d'emploi supplémentaires en 2015.
De son côté, l'Insee estime que le taux de chômage grimperait à 10,2% à la fin du premier semestre 2015 contre 9,8% fin 2014. Pis, toujours selon l'Insee, seulement 18.000 emplois seraient créés au premier semestre 2015. Soit un nombre très insuffisant alors que la population active devrait croitre de 64.000 personnes sur la même période.