Grippe A : plus de 6.000 personnes infectées dans le monde, notre dossier complet

Par latribune.fr  |   |  1128  mots
L'épidémie de grippe A (H1N1) a rendu 6.497 personnes malades dans le monde et fait 65 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé ce jeudi. La présence du virus a été récemment détectée à Cuba, en Finlande, en Thaïlande et en Belgique. En France, le bilan est de 14 cas avérés.

Dans le monde, le nombre de personnes touchées par la grippe A (H1N1) a dépassé le seuil des 6.000 ce jeudi, avec 6.497 personnes recensées exactement, dont 61 morts, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Quatre nouveaux pays, la Finlande, la Thaïlande, Cuba et la Belgique ont annoncé avoir détecté la présence du virus.

La France comptait jeudi 14 cas avérés et six cas "probables", dont un pour la première fois dans l'Outre-mer français, plus précisément dans les Antilles, selon le dernier communiqué de l'Institut de veille sanitaire ( InVS ). Treize personnes sur les 14 sont sorties de l'hôpital. "A ce stade, aucune forme sévère n'a été observée", a précisé l' InVS . Tous les cas confirmés sont des cas importés, dont deux de New York et deux de Californie, les autres revenant du Mexique.

Toute personne présentant "un syndrome respiratoire aigu brutal" devient un cas "possible" si elle a séjourné, dans les sept jours précédant, au Mexique, aux Etats-Unis ou au Canada, selon l'InVS.

L'OMS craint désormais une résistance du virus aux antiviraux se basant sur "les signes de résistance" de la grippe saisonnière constatés l'année dernière, a indiqué mardi Nikki Shindo, l'un de ses experts en pandémie. Selon l'OMS, le virus mute sans cesse et pourrait développer des résistances lors de son arrivée dans l'hémisphère sud (pays d'Amérique latine, Afrique et Asie Pacifique) où l'hiver, propice à la propagation de la grippe, débute actuellement.

L'Union européenne a organisé mercredi et jeudi à Prague une réunion de ses ministres des Affaires étrangères avec ceux de pays latino-américains rassemblés dans le groupe de Rio, pour évaluer les mesures adoptées.

Par ailleurs, un rapport de l'OMS a évalué à 23.000 personnes le nombre de personnes probablement infectées par le virus au Mexique, bien plus que les chiffres donnés par les autorités mexicaines (environ 2.600).

Les Etats-Unis en première ligne

En termes de nombre de malades, les Etats-Unis sont pour l'heure le premier pays au monde touché par le virus avec 4.298 cas confirmés jeudi, et toujours trois décès (un enfant de deux ans et deux adultes d'une trentaine d'années, souffrant déjà de problèmes de santé), selon le bilan quotidien des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Les CDC ont modifié mercredi leur comptabilisation, dénombrant désormais les cas "confirmés ou probables" alors qu'ils ne faisaient état auparavant que des seuls cas "confirmés". Le précédent bilan, publié mercredi, était de 3.352 cas.

L'Illinois, dans le nord, reste l'Etat qui recense le plus de personnes contaminées, avec 620 cas. Viennent ensuite le Wisconsin (nord) avec 510 cas, la Californie (473 cas) et le Texas (439).

L'épidémie moins virulente au Mexique

Au Mexique, le bilan de la grippe A (H1N1) est monté jeudi à 64 décès et à 2.656 malades en cours de traitement, selon les autorités mexicaines. La courbe de l'épidémie est toujours "descendante", a indiqué le ministre de la Santé, José Angel Cordova, en conférence de presse. Les sites touristiques balnéaires sont "sûrs", a-t-il déclaré mardi,.

Les autorités ont confirmé la reprise des cours jeudi 7 mai dans les lycées et universités et la rentrée dans les écoles primaires a eu lieu lundi 11 mai. Les lieux publics (cinéma, discothèques, restaurants, etc.) ont également été réouverts la semaine dernière. Cependant, dans l'Etat de Jalisco, à l'ouest du pays, les autorités ont décidé de fermer écoles et lieux publics. A Acapulco, dans l'Etat de Guerrero, cafés et discothèques ont été fermés par précaution. Six Etats du centre, de l'ouest et du sud-est ont repoussé d'une semaine, par mesure de précaution, la rentrée des classes du primaire.

Au Canada, le troisième pays le plus touché après les Etats-Unis et le Mexique, les autorités sanitaires signalaient jeudi 389 cas, avec dans leur grande majorité des symptômes bénins. Un premier décès lié au virus a été annoncé le 8 mai dans la province d'Alberta, d'une femme âgée souffrant de problèmes de santé chroniques préexistants. L'Ontario, la Colombie britannique et la Nouvelle-Ecosse sont les provinces les plus touchées.

Par ailleurs, l'Espagne a enregistré mardi deux nouveaux cas, ce qui porte à 100 le nombre de cas confirmés dans ce pays, le plus touché d'Europe par la maladie, a annoncé la ministère de la Santé. Vingt-trois autres cas suspects ont été signalés et sont sous surveillance, a précisé le ministère. Les cent personnes contaminées ont toutes bien répondu au traitement et aucune n'a été hospitalisée. Plus des trois quarts d'entre elles s'étaient récemment rendues au Mexique.

Ces deux nouveaux cas ont été enregistrés dans le sud de l'Andalousie et à Valence, sur la côte méditerranéenne, les deux zones d'Espagne où l'on compte le plus de personnes infectées. L'Espagne a été le premier pays d'Europe à enregistrer un cas de grippe porcine, le 27 avril. Le virus n'y a cependant causé aucun décès.

La Chine, qui a confirmé deux cas, dont un dans sa région administrative spéciale de Hong Kong, a annoncé mercredi un troisième cas, dans la province du Shandong (est), d'un jeune homme en provenance du Canada, tandis que Hong Kong confirmait également de son côté un deuxième cas sur son territoire.

L'OMS et la Croix Rouge très prudentes

Il est "trop tôt pour crier victoire" sur le virus - qui reste encore mal connu, a mis en garde la semaine dernière à Paris la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). "Ce n'est pas terminé. Nous sommes à l'aube d'une infection au virus H1N1", a de son côté souligné le docteur Pierre Duplessis, envoyé spécial de la FICR pour la grippe pandémique.

La grippe A(H1N1) pourrait décliner avant de refaire surface avec une virulence sans précédent, a déjà averti la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. L'OMS maintient un niveau d'alerte élevé de 5 (de "pandémie imminente") sur 6 ("pandémie en cours").

L'OMS conseille aux pays d'encourager la réduction des voyages ainsi que les rassemblements liés aux transports publics, mais elle ne recommande pas de restrictions officielles de déplacement vers les pays touchés. Les pays affectés sont en outre invités à distribuer des antiviraux et à lancer la préparation de la vaccination.