Bonus, FMI, plan de relance : les décisions du G20

Par latribune.fr  |   |  695  mots
Le G20 a trouvé un accord pour la limitation des bonus mais sans plafonnement chiffré. Les plans de relance nationaux face à la crise ne sont pas être arrêtés, tandis que le poids des pays émergents dans le FMI sera renforcé. Enfin, les dirigeants ont officiellement fait du G20 la principale enceinte de coopération économique.

Les dirigeants du G20 se sont mis d'accord sur le principe d'une limitation des primes versées dans les métiers de la finance. Ils recommandent un plafonnement des rémunérations variables lorsque les règles de fonds propres ne sont pas respectées. Aucun plafond chiffré ne sera imposé au niveau global. Les banques ne respectant pas ces règles seront sanctionnées.

Les banques centrales des principales économies développées et émergentes pourront limiter le montant global des bonus dans les banques. Le G20 a également décidé d'interdire les bonus garantis au-delà d'un an, d'instaurer un paiement différé sur trois ans de ces primes, de mettre en place un système de bonus-malus dans la finance et de prévoir une partie du paiement des bonus en titres.

Sur le plan des normes comptables, les pays du G20 se sont mis d'acccord sur l'application partout des règles de Bâle II sur la solidité financière des banques dès 2011. Les banques aux activités risquées seront contraintes d'augmenter leurs fonds propres, a expliqué le président français Nicolas Sarkozy.

Les dirigeants du G20 ont demandé au Fonds monétaire international d'étudier les moyens grâce auxquels les marchés financiers pourraient payer les conséquences de la crise économique, parmi lesquels pourrait figurer une taxation des transactions financières, dit "taxe Tobin". Le FMI rendra ses conclusions avant la prochaine réunion du G20.

Par ailleurs, les dirigeants internationaux ont convenu qu'il ne fallait pas procéder à un arrêt "prématuré" des plans de relance nationaux face à la crise ne doit être instauré tant que la reprise n'est pas avérée, notamment sur le front de l'emploi. "Le G20 maintiendra une réponse économique forte jusqu'à la sortie de la crise soit assurée", peut-on lire dans le communiqué final.

Sur l'autre sujet tendu des discussions, celui de la répartition des pouvoirs au sein du Fonds monétaire international (FMI), un compromis aurait aussi été trouvé. Les pays du G20 ont accepté de faire passer 5% des droits de vote au FMI des pays développés vers les pays émergents. Les Européens ont donc accepté de "faire un sacrifice", selon la délégation française présente sur place. Les Européens, surreprésentés au FMI, cèdent en effet une partie de leurs quote-parts. La mise en place de cette réforme pourrait se faire d'ici 2011. Avant le début des discussions, les pays en développement, menés par la Chine et l'Inde, réclamaient plus de pouvoir au sein de l'organisation.

"Cette décision historique, et l'émergence du G20 comme forum central pour la coopération économique internationale poseront les bases pour un partenariat approfondi dans la politique économique mondiale", a expliqué Dominique Strauss-Kahn, cité dans un communiqué. La nouvelle répartition des quote-parts restera à négocier, a-t-il précisé.

Les pays émergents recevront par ailleurs au moins 3% de droits de vote en plus au sein de la Banque mondiale.

Les chefs d'Etat et de gouvernement du G20 se sont aussi mis d'accord pour un "arrêt à moyen terme" des subventions sur le pétrole et les autres énergies fossiles. Les ministres des Finances de chaque pays sont invités à réfléchir sur la finance climatique, c'est-à-dire l'octroi de fonds aux pays pauvres pour lutter contre le réchauffement climatique. Les Vingt Etats se sont par ailleurs engagés à "redoubler d'efforts pour conclure un accord sur le climat à Copenhague".

Les dirigeants des 20 pays les plus riches ont également annoncé leur intention de conclure les négociations commerciales du cycle de Doha en 2010.

Enfin, la première journée de discussion a officialisé la place centrale du G20 sur la scène internationale. Les dirigeants présents à Pittsburgh ont choisi de faire du groupe l'enceinte principale de la coopération économique internationale. Le G20 devient le "forum de référence de la coopération économique internationale", selon les termes du communiqué final, au dépend du G8. Ce dernier, qui continuera d'exister, est jugé moins représentatif de la gouvernance mondiale actuelle.