La chancelière allemande Angela Merkel a exhorté ce jeudi les dirigeants du Groupe des 20 (G20) à se mettre d'accord sur des mesures concrètes en matière de régulation financière et de ne pas se disperser sur d'autres thématiques économiques.
S'exprimant quelques jours avant les élections législatives en Allemagne et juste avant son départ pour le sommet du G20 à Pittsburgh qui s'ouvre jeudi soir, Angela Merkel a déclaré que les grands pays étaient sur la bonne voie mais que la dynamique attachée à la réforme financière risquait de s'épuiser.
"Nous devons nous assurer d'avoir tiré les leçons de la crise et nous assurer que cela ne se reproduira pas. Le sommet de Pittsburgh sera décisif dans la mesure où il déterminera si le sujet de la réforme financière reste au centre des préoccupations. Pour nous, c'est le sujet le plus important du sommet", a déclaré Angela Merkel à des journalistes.
"Je pense que nous sommes sur la bonne voie mais la dynamique pourrait s'épuiser à tout moment. Nous ferons des efforts importants pour que cela ne n'arrive pas. Les politiques doivent avoir le courage de faire des choses qui ne sont pas immédiatement applaudies par les banques du monde entier", a déclaré Angela Merkel.
S'exprimant au côté de Peer Steinbrück, ministre des Finances, membre du Parti social-démocrate en campagne contre Angela Merkel dans le cadre des élections législatives, la chancelière a dit qu'elle était à l'écoute des Etats-Unis, qui souhaitent que le G20 discute des déséquilibres à l'échelle mondiale.
Elle a indiqué que ces discussions sur ce thème ne devaient pas entraver les projets de réglementation plus stricte des marchés financiers et a rejeté des propos selon lesquels l'Allemagne devrait faire évoluer son économie, très tournée vers les exportations, et dépenser davantage.
"J'ai insisté sur le fait que nous ne devrions pas chercher à traiter d'autres sujets et oublier le sujet de la régulation des marchés financiers", a déclaré Angela Merkel. "Les déséquilibres sont un problème, nous devons mettre au programme les déséquilibres et toutes les causes possibles de ces déséquilibres. Les taux de change en font partie."
Peer Steinbrück a indiqué qu'il incombait à d'autres pays de traiter la question des déséquilibres, soulignant que toute discussion devait inclure des sujets comme le déficit croissant des Etats-Unis et le problème du yuan, la monnaie chinoise.
Angela Merkel a déclaré que le G20 évoquerait également le sommet de Copenhague sur le climat en décembre et a précisé qu'elle n'était pas satisfaite de l'état des préparatifs. "Je veux insister sur le fait que je ne suis pas satisfaite de l'état des préparatifs pour Copenhague", a déclaré Angela Merkel. Elle a toutefois concédé des progrès de la part de la Chine et du Japon à une réunion aux Nations Unies.
"Il n'est pas possible d'être satisfait au vu de ce qu'il reste à faire pour Copenhague mais l'Allemagne et l'Europe sont sont bien préparées (sur ce sujet) pour le sommet de Pittsburgh", a déclaré Angela Merkel.
