Strauss-Kahn (FMI) exhorte les pays développés à réduire leur dette

Par latribune.fr  |   |  561  mots
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Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a déclaré ce lundi que la réduction de la dette publique devait constituer la principale priorité des pays développés. Les plans de relance mis en place pour lutter contre les effets de la crise financière ont fragilisé la capacité des Etats à honorer leur dette.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a déclaré ce lundi que la réduction de la dette publique, héritée de la crise financière, devait constituer la principale priorité des pays développés dans les années à venir. Si les plans de relance ont permis d'éviter une crise systémique, ils ont coûté extrêmement cher aux pays développés et affaibli l'état de leurs finances publiques. Maintenant que le plus gros de la crise semble passé, il est impératif que les Etats rétablissent la crédibilité auprès des marchés financiers sur leur capacité de désendettement.

Dominique Strauss-Kahn a en effet prévenu que la sortie de crise allait avoir "un coût". "Quel est ce coût? Un des coûts est l'abondance des liquidités dans le monde et l'autre est le très haut niveau de la dette de la plupart des pays développés et de certains pays émergents", a-t-il souligné lors d'un déplacement à Tokyo. L'abondance de liquidités peut générer des risques de tensions inflationnistes à moyen terme, et l'aggravation de la dette publique pose des problèmes de solvabilité pour certains Etats qui pourraient voir leur crédibilité mise à mal comme, à l'instar de la Grèce, de l'Islande et du Portugal, déjà avertis ou dégradés par les agences de notation.

"Régler ce problème prendra du temps, sera très difficile et c'est sans doute la principale priorité à laquelle les pays avancés, mais aussi plusieurs pays émergents, devront s'attaquer dans les 2, 5 ou 7 ans", a expliqué le directeur général du FMI lors d'une conférence de presse. Il a appelé ces pays à rapidement "élaborer une stratégie" pour sortir de la spirale de la dette, afin de "montrer aux marchés et détenteurs d'avoirs que le gouvernement a conscience de l'importance du problème et de l'urgence de le régler". Les marchés financiers fixé le prix du risque de certains Etats via la cotation des rendements des emprunts d'Etat. Plus un Etat a une dette importante, plus le taux de ses emprunts sera élevé et plus sa capacité à rembourser sa dette sera mise en cause. D'où une spirale qui peut très vite amener à la catastrophe.

Le patron du FMI a cependant rappelé que le timing était également très important. "L'autre question est le moment où vous commencez à resserrer votre politique budgétaire, (et trouver le bon moment) est très difficile" car un mauvais choix risque de briser la reprise de la consommation et de faire augmenter le chômage. "Si vous sortez trop tard (des politiques de soutien exceptionnel à l'économie), vous gaspillez des fonds et augmentez la dette.", a-t-il noté. "D'un autre côté, si vous sortez trop tôt, alors vous courrez le risque de replonger en récession", le pire des scénarios selon lui.

Les Etats, tous engagés dans des politiques de relances keynésiennes, se retrouvent ainsi dans une situation où ils ont le choix entre maîtriser leur déficit au risque de casser une reprise encore fragile, et continuer un soutien à l'économie tout en mettant en péril leur crédibilité et leurs marges de manœuvre budgétaires à moyen terme.