La Grèce veut rester dans la zone euro et décline l'aide du FMI

Alors que son pays est l'objet de forts soupçons, notamment de la part de Bruxelles, quant à la fiabilité de ses statistiques et de ses comptes publics, le Premier ministre grec a précisé ce mercredi qu'il était exclu qu'Athènes sorte de la zone euro ou demande l'aide du Fonds monétaire international (FMI).

"Il n'est pas question que la Grèce quitte la zone euro ou recourt à d'autres types d'aide, comme celle du FMI", a déclaré ce mercredi Georges Papandreou, Premier ministre grec, lors d'une conférence de presse. Il a par ailleurs dit que son pays voulait gagner la confiance de ses créanciers. La Grèce va également accroître ses efforts pour réformer son économie cette année, a ajouté Georges Papandreou, qui a promis que 2010 serait "une année de changements radicaux pour l'économie et pour l'Etat".

Le nouveau gouvernement socialiste discutera jeudi lors d'une réunion ministérielle d'un projet de réduction du déficit budgétaire, pour passer de 12,7% du PIB en 2009 à moins de 3% d'ici trois ans. La Grèce subit en effet la pression des investisseurs et des autres pays européens qui exigent que le pays réduise son déficit budgétaire.

Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) avait annoncé l'envoi d'une mission en Grèce pour débattre d'un éventuel soutien technique à Athènes au cours des prochains mois sur des sujets comme la réforme des retraites, la politique fiscale ou la gestion budgétaire. Mercredi cette équipe a commencé ses échanges avec les responsables grecs et notamment le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, avant que ne soit présentée, en début de semaine prochaine, aux autorités européennes le plan grec sur trois ans visant à consolider les finances publics du pays.

Par ailleurs, la Commission européenne a de nouveau épinglé la Grèce pour le manque de fiabilité de ses statistiques économiques, dans un rapport publié mardi qui fait état de "graves irrégularités" et augmente les risques d'une procédure officielle contre Athènes. En octobre, la Grèce a fortement révisé sa prévision de déficit public à 7,7% du PIB contre 5% avant, et celle pour 2009 à 12,5% contre 3,7%. Cela a été d'autant plus mal accueilli qu'elle avait fait scandale en se qualifiant en 1999 pour entrer dans la zone euro sur la base de statistiques de déficit minorées.

"Ces récentes révisions sont une illustration du manque de qualité des statistiques budgétaires grecques", souligne Bruxelles dans son rapport. La Commission y relève de "graves irrégularités" dans les notifications de statistiques faites en avril et octobre 2009, comme la transmission de données incorrectes et le non-respect des règles comptables.

Les derniers chiffres fournis par la Grèce n'ont toujours pas été validées par l'office européen des statistiques Eurostat à cause d'un "nombre substantiel de questions sans réponse" qui "devront être réglées". "Il ne peut être exclu que ceci conduise à de nouvelles révisions des prévisions de déficit et de dette du gouvernement grec pour 2008, mais aussi pour les années précédentes", a prévenu Bruxelles.

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