IG Metall prêt à des sacrifices salariaux pour sauver l'emploi en Allemagne

Par latribune.fr  |   |  258  mots
Le syndicat allemand IG Metall va vraisemblablement renoncer pour la première fois cette année à une revendication salariale chiffrée dans les négociations salariales de la métallurgie afin de privilégier l'emploi, selon son président Berthold Huber.

Ce n'est pas en France que l'on entendrait cela ! "Si nous voulons rester fidèles à notre ligne et mettre le maintien de l'emploi tout en haut des priorités, nous devons entamer les discussions avec les employeurs sans conditions", a déclaré Berthold Huber, patron du puissant syndicat de la métallurgie allemande, IG Metall, dans les colonnes du quotidien Die Welt ce lundi. Et il enfonce le clou : "notre position dans les négociations ne gagnera en rien si nous faisons une revendication élevée".

Comme chaque année, les négociations salariales de la métallurgie (3 millions de salariés, de l'automobile à la sidérurgie en passant par les machines-outils) donnent le ton sur l'évolution des salaires en Allemagne. Cette année, sur fond de crise persistante dans beaucoup de pans de l'industrie outre-Rhin, IG Metall semble décidé à ne pas aborder les négociations de manière aussi combative que d'habitude, au nom de la sauvegarde de l'emploi. Le recours au chômage partiel est encore très répandu, surtout dans l'industrie.

L'accord salarial en vigueur dans la métallurgie expire fin avril. De premières discussions ont en lieu au niveau régional entre IG Metall et les fédérations patronales sur la possibilité d'avancer le début des négociations, qui démarrent d'ordinaire peu de temps avant la fin de l'accord en vigueur. "Nous devons sauver les emplois", a martelé Berthold Huber. "Nous avons besoin d'instruments pour éviter que plusieurs centaines de milliers de personnes ne perdent leur emploi".