Les épargnants grecs commencent à vider leurs comptes bancaires

Par latribune.fr  |   |  529  mots
Selon la Banque centrale de Grèce, les épargnants grecs commencent à s'inquiéter de la situation financière du pays. Ils auraient retiré 5 milliards d'euros de leurs comptes bancaires en janvier et encore 3 milliards en février.

Selon la Banque centrale de Grèce, citée ce jeudi dans le Financial Times, les épargnants grecs commencent à s'inquiéter de la situation financière du pays et retirent progressivement leurs économies de leurs comptes bancaires.

Ils auraient retiré 5 milliards d'euros en janvier et encore 3 milliards en février pour les transférer dans des banques étrangères. Le Financial Times parle même d'un total de 10 milliards d'euros retirés.

Arrivée des équipes du FMI en Grèce

C'est dans ce contexte tendue que les équipes du FMI, le Fonds monétaire international, sont arrivées en Grèce mercredi. "Des salariés du FMI entameront un séjour de deux semaines à Athènes pour apporter leur assistance technique dans le domaine budgétaire, en particulier pour améliorer l'administration fiscale et la gestion des finances publiques", selon un porte-parole du FMI.

La veille, le différentiel entre le taux d'intérêt de la dette grecque à dix ans avec son homologue allemand qui fait référence en Europe a dépassé les 400 points de base, une première depuis dix ans et l'instauration de l'euro.

Athènes a dû démentir vouloir se passer du FMI et surtout remettre en cause l'accord de soutien financier conclu avec les pays de la zone euro. Mais dans le même temps, la Grèce a affiché dans le Financial Times sa volonté de se vendre comme un pays émergent avec des rendements obligataires élevés et recherche 5 à 10 milliards d'euros de fonds.

Ce jeudi, le taux des obligations grecques à dix ans a atteint le niveau historique de 7,322%, du jamais vu depuis l'adoption de l'euro par la Grèce en 2001.

Mercredi, plusieurs voix en Europe tentent de calmer le jeu et de souligner que l'accord européen reste valable. Même les Etats-Unis, très discrets sur le sujet pendant toute cette crise, laissent entendre que l'Europe pourra soutenir financièrement la Grèce sans problème.

Accélérer le rythme des réformes

Par ailleurs, selon la presse grecque, le déficit budgétaire du pays devrait être révisé à la hausse d'environ un point par rapport aux précédentes estimations. Alors que le gouvernement grec table actuellement sur un déficit budgétaire 2009 à 12,7% du produit intérieur brut, ce taux pourrait atteindre 13,5% selon l'édition en ligne du quotidien Imerisia, voire 14,2% à 14,3% selon le journal Naftemboriki.Selon Imerisia, le chiffre définitif sera annoncé par Eurostat le 22 avril.

S'exprimant à la télévision tard mardi soir, le ministre des Finances Georges Papaconstantinou avait reconnu qu'il y aurait vraisemblablement une légère révision à la hausse du déficit budgétaire, mais que cela ne devrait pas affecter les prévisions pour le budget 2010. Pour cette année, le gouvernement grec s'est engagé à réduire le déficit budgétaire à 8,7% du PIB.

Ce mercredi, le Premier ministre grec Georges Papandréou a demandé à ses ministres d'accélérer le rythme des réformes afin que le pays retrouve sa crédibilité et de ne pas s'occuper "des rumeurs" sur l'état de l'économie de la Grèce, selon un compte-rendu du conseil des ministres.