Angela Merkel appelle à sauver un euro toujours sous pression

Par latribune.fr  |   |  382  mots
La monnaie européenne continue de dégringoler sous 1,26 dollar, les craintes restant vives sur la question des dettes souveraines en zone euro. Alors que les plans d'austérité se multiplient en Europe, la chancelière allemande Angela Merkel appelle pour sa part à sauver l'euro pour renforcer l'Union européenne.

Malgré des places financières quelque peu rassurées, la nervosité des investisseurs vis-à-vis de la zone euro se fait toujours sentir sur la monnaie européenne. Après un rebond lundi lié à l'annonce du plan d'aide européen de 750 milliards d'euros, l'euro ne cesse depuis plusieurs jours de dégringoler.

Ce vendredi, 1 euro s'échange à moins de 1,26 dollar, à 1,2549 dollar, pour revenir à ses niveaux touchés la semaine dernière au plus fort de la crise grecque. Le 6 mai, l'euro était tombé à 1,2529 dollar, son plus bas depuis mars 2009.

Malgré la publication mercredi d'une croissance de 0,2% en zone euro au premier trimestre qui a en partie soulagé les investisseurs, les inquiétudes demeurent sur l'impact des politiques de rigueur mis en place dans la région sur une croissance économique qui reste fragile.

Après l'Espagne la veille, le Portugal a d'ailleurs annoncé jeudi de nouvelles mesures d'austérité. Le gouvernement portugais a décidé d'accélérer la réduction du déficit budgétaire en mettant en oeuvre une hausse exceptionnelle de l'impôt sur le revenu et les bénéfices et en relevant la TVA d'un point. Ce nouveau plan vise à ramener le déficit budgétaire à 7,3% du produit intérieur brut (PIB) cette année, contre 8,3% prévu en mars, et à 4,6% l'an prochain, contre 6,6%.

"Grande épreuve"

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel, critiquée pour son manque de solidarité aux problèmes grecs, a appelé à sauver l'euro et à renforcer l'Union européenne. "Si l'euro échoue, ce n'est pas seulement la monnaie qui échoue mais bien plus, c'est l'Europe qui échoue et avec elle l'idée de l'Union européenne", a-t-elle mis en garde lors de la remise du prix Charlemagne, qui récompense justement un engagement en faveur de l'Europe, au ministre polonais Donald Tusk.

La chancelière a répété que la crise de l'euro constituait "la plus grande épreuve" pour l'UE depuis 1990, et peut-être même depuis la signature du traité fondateur de Rome en 1957. Selon elle, cette crise doit servir à renforcer l'UE. "Nous avons une monnaie commune mais nous n'avons pas d'Union économique et politique", a-t-elle déploré, tout en considérant qu'un jour "tous les Etats membres de l'Union européenne auront l'euro comme moyen de paiement".