L'Allemagne envisage d'interdire toutes les ventes à découvert

Par latribune.fr  |   |  362  mots
L'interdiction des ventes à découvert à nu pourrait bientôt concerner l'ensemble des valeurs cotées en Allemagne. Berlin pourrait également interdire les dérivés de change sur l'euro.

L'Allemagne veut aller encore plus loin dans sa lutte contre la spéculation. Une semaine après avoir interdit partiellement les ventes à découvert, ce qui lui a valu de nombreuses critiques, Berlin pourrait étendre cette mesure à l'ensemble des valeurs cotées sur son territoire. Selon un document du ministère des Finances, relayé par l'agence Reuters, "une interdiction sur les ventes à découvert à nu d'actions, y compris leurs dérivés" est à l'ordre du jour.

Le document ne précise pas si toutes les valeurs boursières pourraient être concernées ou seulement celles d'un certain nombre de sociétés. Mais une source gouvernementale, qui a requis l'anonymat, a déclaré que l'interdiction avait vocation à s'appliquer à toutes les actions cotées en Allemagne.  Le texte suggère en outre d'interdire les dérivés de change sur l'euro non destinés à des opérations de couverture. Il plaide également pour la création d'un système transparent pour les opérations de vente à découvert.

La vente à découvert consiste à emprunter des titres et à la revendre dans l'espoir de les racheter à terme moins cher. Cela revient donc à prendre un pari sur la baisse de ces titres. La vente dite "à nu" consiste pour sa part à vendre des titres que l'on n'a même pas empruntés. L'actuelle interdiction se prolongera jusqu'au 31 mars 2011. Elle concerne les établissement suivants: Allianz , Deutsche Bank, Commerzbank, Deutsche Postbank, Munich Re, Hannover Rück, Deutsche Börse, Generali Deutschland, Aareal Bank et MLP .

Sont également concernés les emprunts d'Etat de la zone euro et les CDS (credit default swaps) adossés à ces obligations, a précisé le porte-parole. Cette annonce a provoqué une hausse des contrats sur indices sur les Bunds allemands qui ont avancé de 80 points de base. Cette décision avait été prise au vu de l'extraordinaire volatilité du prix des obligations d'Etat dans la zone euro, ont précisé les autorités.

En septembre 2008, la Bafin, l'autorité de tutelle des marchés financiers, avait déjà interdit cette pratique sur certaines valeurs, l'accusant d'avoir précipité la chute des cours boursiers à l'automne 2008. Cette interdiction partielle avait été levée le 1er février.