Moody's pourrait encore abaisser la note espagnole

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  424  mots
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L'agence de notation a annoncé ce mercredi avoir mis la note Aa1 de l'Espagne sous revue pour un abaissement possible en raison "de ses besoins élevés de refinancement en 2011". Dans la foulée, l'euro a reculé contre le dollar.

Après avoir abaissé la note maximale "Aaa" en septembre de l'Espagne, cette fois Moody's envisage d'abaisser la note "Aa1" du pays. L'agence de notation explique ce mercredi ce possible déclassement en raison des besoins élevés de financement, des doutes sur le secteur bancaire et des inquiétudes sur les finances publiques régionales du pays.

Du coup, l'euro a reculé face au billet vert (cours en temps réel). Il se traitait vers 07h20 GMT en baisse de 0,55% à 1,3305 dollar contre 1,3340 dollar avant l'annonce de Moody's, naviguant autour d'un niveau de résistance de 1,3280 à 1,3325.

"Moody's ne croit pas que la solvabilité de l'Espagne est  menacée", explique l'analyste en chef de Moody's pour l'Espagne, Kathrin Muehlbronner. Cette dernière a déclaré que le pays ne devrait pas avoir recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF). Elle a également expliqué que "les besoins importants de financement de l'Etat espagnol, des régions et des banques, rendent le pays susceptible de connaître de nouvelles difficultés pour se financer sur les marchés".

Elle souligne encore que Moody's continue de considérer l'Espagne comme un emprunteur plus solide que les autres Etats périphériques de la zone euro, menacés par la propagation de la crise de la dette. Elle estime que sa note se maintiendra quoi qu'il en soit dans la tranche Aa.

Mais la "vulnérabilité (du pays) a été récemment accentuée par la fragilité de la confiance des marchés", selon cette analyste. Du coup, l'agence appréhende  "une hausse du ratio de dette publique si le coût de la recapitalisation des banques s'avère être plus élevé que prévu".

Le gouvernement espagnol n'a de cesse d'assurer qu'il n'aura pas besoin de faire appel à l'Union européenne et au Fonds monétaire international comme la Grèce (en mai) et l'Irlande, et estime que sa situation économique n'est en rien comparable avec celle de l'Eire.

Plusieurs analystes ont en outre prévenu ces dernières semaines qu'un sauvetage de l'Espagne, quatrième économie de la zone euro, assècherait le Fonds européen de stabilité financière, composante d'un filet de sécurité global de 750 milliards d'euros.

De son côté, mardi, l'agence Standard & Poor's a mis en garde contre un possible abaissement de la note de la Belgique. Ce déclassement pourrait être effectif dans les six mois de la note souveraine belge si l'impasse politique y persiste et si l'état de la dette n'est pas amélioré.