Au moins 173 meurtres et 90 cas de tortures à déplorer en Côte d'Ivoire

Par latribune.fr  |   |  403  mots
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Les violences en Côte d'Ivoire depuis les élections ont déjà causé la mort d'au moins 173 personnes, a déclaré ce jeudi le Haut-commissaire adjoint aux droits de l'homme de l'ONU. Le camp du président sortant Laurent Gbagbo est mis en cause.

"173 meurtres, 90 cas de tortures et de mauvais traitements, 471 arrestations, 24 cas de disparitions forcées ou involontaires", ont été commis entre les 16 et 21 décembre en Côte d'Ivoire, a indiqué ce jeudi Kyung-Wha Kang, Haut-commissaire adjoint aux droits de l'homme, sur la base d'informations recueillies sur place par des responsables de l'ONU.

La situation s'est "caractérisée par l'usage excessif de la force par les partisans de Laurent Gbagbo pour empêcher les manifestations", a encore dénoncé la responsable devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, réuni en session spéciale sur la Côte d'Ivoire.

Le président sortant, Laurent Gbagbo, refuse sa défaite aux élections face à son adversaire Alassane Ouattara sorti vainqueur des urnes. Il s'est depuis mis la communauté internationale à dos et la situation dans le pays se dégrade jour après jour. La France et l'Allemagne ont d'ailleurs invité mercredi leurs ressortissants à quitter le pays.

En raison des restrictions de déplacements pour le personnel de l'ONU, toutes les informations sur les violations des droits de l'homme; en particulier sur celles faisant état de charniers ne peuvent toutefois être confirmées, a tenu à préciser la Commissaire ajoutant qu'un haut responsable de l'ONU avait "été tenu sous la menace d'une arme afin de l'empêcher d'enquêter sur ces informations".

L'ONG Amnesty International a accusé les membres de Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo, ainsi que des miliciens, d'être les auteurs de nombreuses exactions sur des partisans d'Alassane Ouattara.

Réuni en session spéciale sur la Côte d'Ivoire ce jeudi à la demande des Etats-Unis et du Nigeria, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté une résolution dénonçant  les "atrocités" commises depuis les élections du 28 novembre.

Plus tôt, Nicolas Sarkozy a eu une conversation téléphonique avec Goodluck Jonathan, le président du Nigeria mais aussi président de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Dans un communiqué, l'Elysée explique que "le chef de l'État a exprimé sa reconnaissance au président Jonathan pour l'engagement résolu de la Cédéao en faveur du retour rapide de la paix et de la stabilité en Côte d'Ivoire, dans le respect de la volonté exprimée par le peuple ivoirien lors de l'élection présidentielle".