L'Europe prête à baisser le taux d'intérêt de son prêt à l'Irlande ?

Par latribune.fr  |   |  406  mots
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Après la défaite électorale du gouvernement irlandais, le commissaire européen en charge des affaires économiques a assuré ce lundi partager avec Dublin son souci de "relancer la dynamique de croissance et de parvenir à assurer la viabilité de la dette". Bruxelles ne se refuse donc pas à aborder la question des taux d'intérêts imposés aux pays bénéficiant du plan d'aide européen.

Au lendemain de la victoire sans majorité du Fine Gael en Irlande, au terme d'une campagne appuyée sur la nécessaire renégociation du prêt que l'Union européenne a accordé au pays, Bruxelles semble prête à "discuter", mais dans la perspective de mesures européennes pour mieux faire face aux crises. "Les conditions de tarification, je veux parler des taux d'intérêt, sont ici l'une des questions qui seront évoquées dans le cadre de la stratégie globale de l'Union européenne", a déclaré ce lundi, Olli Rehn, le commissaire en charge des affaires économiques à l'occasion d'une conférence de presse.

"Nous partageons avec l' Irlande l'objectif de relancer sa dynamique de croissance et de parvenir à assurer la viabilité de la dette", a-t-il déclaré. "Je m'attends à ce que cette question des conditions de tarification soit étudiée en fonction de la perspective européenne générale de préservation de la stabilité financière dans la zone euro et de la viabilité de la dette de tous ses membres".

 

Fin novembre 2010, l'Irlande avait obtenu du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne une aide d'urgence pour un montant total de 85 milliards d'euros, destinée à soulager ses finances publiques et à permettre la restructuration de son secteur bancaire. En réalité, 17,5 milliards provenaient des caisses du fonds de retraite national. Le FMI a contribué à hauteur de 22,5 milliards d'euros.

Un taux d'intérêt moyen de 5,8%

Le Mécanisme européen de stabilisation dont les emprunts sont gagés sur le budget de l'Union, et le Fonds européen de stabilité financière (FESF) devant apporter les 45 milliards restants. Mais pour Enda Kenny, le leader de l'opposition irlandaise, le taux d'intérêt moyen de ces prêts, de 5,8%, est tout simplement "punitif". Avant même que les conditions de ces prêts ne soient connues, le Fine Gael avait d'ailleurs prévenu qu'il renégocierait tout accord prévoyant un taux supérieur à 5%.

 

La première émission du FESF, réalisée le 25 janvier, avait rencontré un net succès. Alors qu'il souhaiter lever 5 milliards d'euros à cinq ans, le fonds a attiré l'équivalent de 45 milliards d'euros d'ordres. Il a prévu d'émettre cette année 16,5 milliards d'euros, puis encore 10 milliards l'an prochain. Celle du Mécanisme européen de stabilité (MESF), d'un montant équivalent, avait attiré l'équivalent de 20,8 milliards d'euros de demande le 5 janvier.