La chancelière allemande a annoncé ce mercredi que l'actuel ministre de l'Intérieur Thomas de Maiziere, membre de son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), succéderait à Karl-Theodor zu Guttenberg (CSU, branche bavaroise de la CDU) à la Défense.

Thomas de Maizière est un fidèle d'Angela Merkel qui a rappelé qu'elle le connaissait depuis la chute du Mur de Berlin en 1989, quand tous deux ont entamé leur carrière politique. Ce descendant de huguenots fut chef de la chancellerie dans le premier gouvernement Merkel (2005-2009) et son père était chef d'état-major de la Bundeswehr. Son cousin Lothar fut chef du premier (et dernier) gouvernement démocratique est-allemand, juste avant la Réunification.

De son côté, Hans-Peter Friedrich, chef du groupe parlementaire de la CSU, prendra le portefeuille de l'Intérieur.

Selon un sondage publié mercredi, la coalition gouvernementale est au coude à coude avec les sociaux-démocrates et les Verts dans les intentions de vote aux élections de la fin mars dans le Bade-Wurtemberg, le plus important des sept votes régionaux organisés cette année. La CDU contrôle depuis 1953 le Bade-Wurtemberg.

Le départ de Karl-Theodro zu Guttenberg, membre le plus populaire du gouvernement, est un coup dur pour la chancelière et pour son parti, battu le mois dernier aux élections à Hambourg.

La décision du ministre de la Défense a paru surprendre Angela Merkel, qui a interrompu mardi une visite du salon de l'électronique à Hanovre pour passer un coup de téléphone de sa voiture avant que la nouvelle ne tombe à Berlin.

En soutenant dans un premier temps son ministre, la chancelière voulait également éviter des turbulences à l'approche du conseil européen des 24 et 25 mars consacré à l'augmentation du Fonds de stabilité financière, sujet qui pourrait peser sur les prochaines échéances électorales en Allemagne.

Karl-Theodor zu Guttenberg, 39 ans, étoile montante de la politique allemande, est accusé de plagiat dans la rédaction de sa thèse en doctorat de droit. Son titre de docteur lui a été retiré par l'université de Bayreuth. Après avoir dénoncé des extravagances dans les accusations portées à son encontre, il a reconnu la semaine dernière plusieurs erreurs mais il rejette les allégations de plagiat. Jusqu'alors sa popularité reposait sur l'image d'honnêteté et d'intégrité qu'il entretenait avec soin.