L'Union européenne accroît la pression sur Kadhafi

Par latribune.fr  |   |  418  mots
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Confortés par l'appel de la Ligue arabe en faveur d'une zone d'exclusion aérienne, les dirigeants européens ont estimé que l'opposition à Kadhafi au sein du Conseil national de transition (CNT) était un interlocuteur "légitime", selon le président de l'UE, Herman Van Rompuy. Sur le terrain, les forces loyales à Kadhafi ont repris des positions aux rebelles dans l'Est du pays.

L'Union européenne est unanime à demander le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et à considérer comme un interlocuteur politique le Conseil national de transition libyen, constitué par l'opposition en Libye, a déclaré ce vendredi Nicolas Sarkozy. Le Conseil européen, qui tenait une réunion extraordinaire à Bruxelles sur la crise libyenne, salue et encourage l'action de cet organe, a précisé le président français lors d'un point de presse.

Le Conseil et l'UE examineront "toutes les options nécessaires" pour protéger les populations civiles en Libye, s'il y a un besoin "démontrable", une base juridique (une décision de l'ONU) et un soutien régional (Ligue arabe et Union africaine), a-t-il poursuivi. Il ne s'agit pas que d'options diplomatiques, a dit Nicolas Sarkozy, sans préciser quelles pourraient être d'éventuelles options militaires.

L'Union européenne permettra l'accès des opérateurs humanitaires à des zones humanitaires, dans un premier temps en Tunisie et en Egypte, ultérieurement en Libye, a-t-il ajouté.

De son côté, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'est déclarée "fondamentalement sceptique" sur un engagement militaire à ce stade en Libye.

"Kadhafi n'est plus un interlocuteur pour la communauté internationale et pour l'Italie", a déclaré pour sa part le Premier ministre italien, Silvio Berlusconi. Mais selon lui, "à partir du moment où il a été annoncé qu'il devrait être traduit devant la Cour pénale internationale (CPI), Kadhafi ne quittera pas le pouvoir (...) Un exil est tout aussi impossible (...) Je crois que personne ne peut le faire changer d'avis".

David Cameron, chef du gouvernement britannique, a par ailleurs annoncé que le Royaume-Uni avait gelé 12 milliards de livres (13,9 milliards d'euros) d'actif libyens afin d'accentuer la pression sur le régime Kadhafi. Il a estimé que les Vingt-Sept devaient examiner la possibilité de sanctions visant les revenus pétroliers de Tripoli. Ceci pourrait se traduire par l'imposition de sanctions à la Libyan National Oil, ont indiqué des sources européennes.

Après l'appel de la Ligue arabe samedi à l'Onu en faveur de l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne dans le ciel libyen, les contacts se poursuivent au niveau international sur cette option qui permettrait de clouer au sol l'aviation du "Guide" libyen, au pouvoir depuis 1969.

Sur le terrain, les forces gouvernementales libyennes ont pris ce dimanche le contrôle de la ville pétrolière stratégique de Brega, sur la route de Benghazi dans l'est du pays, que les insurgés ont évacuée après un violent bombardement.