La Commission européenne n'est pas d'accord avec les agences de notation

Par latribune.fr  |   |  409  mots
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L'exécutif européen estime que S&P a été trop sévère à l'encontre de la Grèce et s'interroge sur le fonctionnement des agences de notation. de son côté, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, estime que les marchés financiers n'ont pas à s'inquiéter de la capacité du Portugal à traiter son problème de dette.

Nouveau rebondissement concernant l'efficience des agences de notation : la Commission européenne a indiqué ce mercredi qu'elle s'interrogeait au sujet du dernier déclassement de la note souveraine grecque par Standard & Poor's, précisant qu'elle ne partageait pas la vision de l'agence de notation et qu'elle avait des doutes sur le fonctionnement de ces établissements.

S&P a abaissé mardi les notes souveraines de la Grèce et du Portugal, accentuant les inquiétudes des marchés quant à la capacité de ces pays à faire face aux échéances de remboursement de leurs obligations. L'agence a été plus sévère avec la Grèce en enfonçant davantage encore sa note en catégorie spéculative.

S&P a abaissé la note grecque de deux crans à "BB-", soit en-deçà des notes de la Turquie et de l'Egypte. Elle pourrait encore l'abaisser d'un ou deux crans si la situation budgétaire d'Athènes s'aggravait.

Interrogé sur le déclassement par S&P de la note grecque, le porte-parole de la Commission européenne, Amadeu Altafaj, a déclaré : "nous ne partageons pas cette évaluation de la Grèce. Nous avons notre propre évaluation et ce n'est pas celle de l'agence que vous avez mentionnée. Nous avons notre propre point de vue. Il est partagé par le FMI et l'UE." Il a souligné que la Grèce faisait tout son possible pour mettre en place un programme d'ajustement budgétaire avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international.

Ces propos interviennent alors que Fitch Ratings a prévenu mercredi que l'accord sur le Mécanisme européen de stabilité (MES) de l'UE la semaine dernière accentuait la pression sur la note grecque, et que celle du Portugal avait de grande chance d'être abaissée si le pays ne faisait pas appel à une aide du FMI et de l'UE.

De son côté, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, estime que les marchés financiers n'ont pas à s'inquiéter de la capacité du Portugal à traiter son problème de dette. "L'opposition et la majorité actuelles travaillent dans le même sens (que le gouvernement sortant) pour ce qui concerne les objectifs et les cibles (...) Les marchés financiers n'ont donc pas à s'inquiéter quant à la volonté de ce gouvernement et de celui à venir à mettre en place un plan qui puisse rassurer les investisseurs", a-t-il commenté lors d'un déplacement à Oslo.