Portugal : note souveraine abaissée, aide financière de l'UE évoquée

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  289  mots
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L'agence de notation Moody's a annoncé ce mardi avoir abaissé d'un cran la notation du Portugal, estimant que le nouveau gouvernement au pouvoir devra demander une aide financière d'urgence à l'Union européenne. De son côté, la Commission européenne ne prévoit pas de prêt à court terme sans demande d'aide de l'UE.

Moody's a ramené la note souveraine portugaise à long terme à Baa1, contre A3 auparavant, et a maintenu une perspective négative. L'agence précise que d'éventuelles nouvelles baisses de note dépendront de la capacité du nouveau gouvernement à s'assurer un financement à moyen terme.

"Moody's estime que les coûts de financement actuels atteignent des niveaux insoutenables, même à court terme", apprend-on dans un communiqué. "L'abaissement limité de la note à Baa1 décidé aujourd'hui reflète le sentiment de Moody's que les autres membres de la zone euro apporteront une aide si le Portugal a besoin d'un financement d'urgence avant de pouvoir obtenir une aide du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

A la suite de cette annonce, la Commission européenne a déclaré ne pas avoir prévu de prêt à court terme sans demande d'aide de l'UE. De son côté, l'euro reculait, à environ 1,4172 dollar. Les marchés financiers sont convaincus que le pays va être contraint de demander une aide financière à l'UE et au Fonds monétaire international (FMI), à l'instar de la Grèce et de l'Irlande.

Le Premier ministre sortant José Socrates, qui a démissionné le mois dernier à la suite du rejet par le parlement de son plan d'austérité, a pourtant mis un point d'honneur à ne pas solliciter une aide internationale. Le président Anibal Cavaco Silva a dissous le parlement la semaine dernière et a appelé à des élections législatives anticipées le 5 juin.

Le Portugal a probablement la capacité de se financer au cours des huit prochaines semaines - le pays doit refinancer 4,3 milliards d'euros de dette en avril et 4,9 milliards en juin - mais le coût de ces opérations devrait être extrêmement élevé.