La bactérie E-coli contamine les relations entre Madrid et Berlin

Par Gaëlle Lucas,à Madrid  |   |  275  mots
Copyright Reuters
Le secteur maraîcher espagnol estime les pertes à 200 millions d'euros par semaine.

L'origine de l'intoxication alimentaire qui touche le nord de l'Europe ne se trouve pas dans les concombres espagnols, comme l'ont confirmé les analyses réalisées par un laboratoire de Hambourg. Les autorités allemandes avaient accusé ces légumes produits en Andalousie d'être contaminés par la bactérie E-coli, provoquant la mort de seize personnes. Par précaution, les importateurs allemands, russes ou belges ont préféré suspendre leurs achats de produits espagnols.

Mais le mal est fait. La Fédération espagnole des producteurs exportateurs de fruits et légumes (Fepex) estime le manque à gagner à 200 millions d'euros par semaine, en raison de 150.000 tonnes de fruits et légumes qui n'ont pas été exportées et "une baisse des prix en Espagne, dont le marché se retrouvera submergé par les produits non exportés "explique un porte- parole. Outre les concombres, les autres légumes et fruits sont concernés. Ils représentent 60 % de la production agricole du pays.

Accusation sans preuve

Après la mise hors de cause, Rosa Aguilar, ministre de l'Environnement, espère que les marchés "indûment et injustement" fermés aux produits espagnols se rouvrent rapidement. Les relations restent tendues entre l'Espagne et l'Allemagne. Madrid est exaspéré du comportement de l'Allemagne qui a accusé les produits espagnols "sans la moindre preuve". L'Espagne se réserve d'ailleurs le droit d'engager tous types d'actions contre l'Allemagne pour qu'elle assume la réparation des dommages. Lors de la réunion des ministres de l'Agriculture à Debrecen (Hongrie), la ministre a demandé à l'Union européenne que des mesures d'urgence soient prises pour dédommager le secteur maraîcher espagnol.