"Une participation des créanciers privés ne doit intervenir que si toutes les autres solutions échouent", a déclaré ce mardi la Fédération allemande des banques privées dans un communiqué. Paradoxe : les responsables européens, notamment allemands, ont posé comme condition à tout nouvel effort en faveur de la Grèce, que les banques privées de la zone euro y participent. Une implication qui signifierait pour ces dernières l?abandon de certains de leurs avoirs dans l?immédiat.
La solution privilégiée par Jean-Claude Trichet, président de la BCE, consisterait en effet à prolonger les crédits et les obligations qui arrivent à échéance. Pour que l?opération soit fructueuse, il faudrait qu?environ 75% des banques européennes y prennent part, a confié Padhraic Garvey, analyste d?ING, à l?AFP. Pour cela, une intervention des Etats actionnaires de certaines d?entre elles serait bienvenue : "si leurs Etats leur demandent de garder les obligations grecques, elles le feront", a affirmé Holger Schmieding, chef économiste de la banque allemande Berenberg, lors d?une conférence. Et d?ajouter que : "l?important, c?est que toutes les banques y participent, et pour cela il faut une coordination politique de tous les pays européens". Du côté des banques, au-delà de la prolongation de leurs crédits de court terme à la Grèce, l?attentisme est pour l?instant de rigueur.
Selon les chiffres de la banque des règlements internationaux, les banques allemandes avaient une exposition de 22,7 milliards de dollars au secteur public grec à fin 2010, contre 15 milliards de dollars pour les banques françaises.