Sauvetage de la Grèce : Bercy et les financiers français s'accordent sur un scénario

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  465  mots
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Le Trésor français et les institutions financières se sont mis d'accord sur un scénario destiné à favoriser la participation des créanciers privés au plan de sauvetage de la Grèce. La zone euro se prépare au pire dans la crise grecque et fera face si le plan d'aide au gouvernement d'Athènes n'aboutit pas, a déclaré par ailleurs le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, dans une interview au Bild am Sonntag.

Selon Le Figaro, un accord est intervenu dans la nuit de vendredi à samedi sur une proposition à laquelle Paris tentera de rallier ses partenaires européens, rapporte le quotidien sur son site Internet.

Les banques et compagnies d'assurances françaises sont prêtes à souscrire volontairement à de nouvelles obligations publiques grecques, avait déclaré vendredi Nicolas Sarkozy à l'issue du Conseil européen de Bruxelles.

Ce processus de "rollover" sur une base volontaire est la solution actuellement à l'étude pour permettre aux investisseurs privés de participer au plan de sauvetage financier de la Grèce mis sur pied par les pays de la zone euro.

Les modalités de la participation des institutions financières posent cependant problème. La proposition de Paris prévoit des emprunts longs qui pourraient être assortis d'un taux d'intérêt équivalent à celui que la Grèce acquitte vis-à-vis de ses "sauveteurs" publics, avec en outre un taux d'intérêt variable susceptible d'être indexé sur un indicateur économique grec, comme le PIB, rapporte le Figaro.

L'alternative, avancée par un groupe de travail emmené par BNP Paribas, ouvre la possibilité de réinvestir 70% seulement des sommes reçues à l'occasion des tombées d'emprunts grecs, précise le quotidien.

La moitié serait allouée à de nouveaux prêts grecs, émis cette fois à 30 ans. Quant aux 20% restants, ils seraient placés sur un fonds investi sur des titres de très grande qualité qui s'autoalimenterait ensuite grâce au cumul des intérêts, ajoute Le Figaro.

Cette proposition, qui rapporterait moins aux créanciers mais présenterait pour eux moins de risques, a reçu un accueil favorable dans les couloirs du Conseil européen, assure un proche du dossier cité par Le Figaro.

Selon des sources bancaires européennes, des banques et des responsables des autorités monétaires et financières discutent d'une proposition visant à remplacer la dette grecque par une catégorie d'obligations différente. Il s'agit d'éviter que les agences de notation ne placent la dette grecque en défaut.

Par ailleurs, la zone euro se prépare au pire dans la crise grecque et fera face si le plan d'aide au gouvernement d'Athènes n'aboutit pas, a déclaré le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, dans une interview publiée ce dimanche. Il a déclaré que lui et ses homologues européens attendaient que le parlement grec adopte des mesures d'austérité cruciales cette semaine, malgré des manifestations de rue et une résistance de l'opposition, mais que l'Europe ferait face s'il était rejeté. "Nous faisons tout ce que nous pouvons pour éviter une escalade périlleuse pour l'Europe mais en même temps tout doit être organisé pour affronter le pire", a-t-il déclaré au journal Bild am Sonntag.