Crise de la dette : les leaders européens contraints d'agir

Par Robert Jules  |   |  409  mots
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Un défaut sur la dette grecque n'est plus tabou. Un Conseil européen extraordinaire pourrait se tenir vendredi, alors que seront connus les résultats des "stress tests" bancaires.

Une partie de l'avenir de la zone euro se jouera à Bruxelles vendredi. Non seulement on connaîtra les résultats des "stress tests" bancaires qui pourraient réserver de mauvaises surprises sous la forme de nécessaires recapitalisations de plusieurs banques, mais la capitale belge devrait aussi accueillir un conseil européen extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne.

C'est à la fois la conséquence de l'échec de la longue réunion des ministres des Finances (Eurogroupe) de la zone euro mardi, incapables de s'entendre sur les modalités de la participation des investisseurs privés à une nouvelle aide à la Grèce. Mais aussi la pression des marchés obligataires et actions qui ont fait chuter les indices boursiers et croitre les écarts de taux avec la Grèce, l'Irlande, le Portugal, l'Espagne et l'Italie à des niveaux inédits. "Il est primordial que les pays membres de la zone euro et le FMI agissent dans les jours qui viennent pour éviter que la situation échappe à tout contrôle et que la contagion ne s'accèlère", dramatisait mardi l'Institut de la finance internationale (IFI), qui supervise en ce moment les négociations sur la participation des banques à une nouvelle aide à la république hellène.

Risque de contagion

Surtout, le scénario d'un "défaut sélectif", l'option vigoureusement combattue par Jean-Claude Trichet, le gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), soutenu par la France et les pays du sud, devient plus probable, alors qu'il avait été formellement écarté dans une réunion précédente de l'Ecofin. Un tel scénario serait en effet reconnu comme un "événement de crédit" par les agences de notation, et assimilé à un défaut, une qualification qui pourrait entraîner une contagion de la crise à l'ensemble de la zone.

Parmi les propositions, le rachat de ses propres obligations par l'Etat grec et, principalement, celle d'un "swap" d'obligations grecques existantes contre de nouveaux titres à la maturité allongée, a les faveurs de l'Allemagne. Autrement dit, l'Europe pourrait prêter à Athènes les montants nécessaires à une telle opération.

Lors de l'Eurogroupe, les ministres ont décidé de revoir à nouveau les conditions et le champ d'intervention du fonds de sauvetage "zone euro" (FESF), via notamment un allongement des maturités et un abaissement des taux d'intérêt des prêts versés au pays en difficulté, et une dotation supérieure aux 440 milliards d'euros.