Le document qui révèle les trois scénarii pour sauver la Grèce

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  562  mots
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Alors que le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro sur la Grèce est prévu jeudi, un document détaille les trois options envisagées dont les deux premières entraîneraient "probablement" un défaut sélectif.

Les responsables de la zone euro ont défini la semaine dernière en téléconférence trois options principales en vue d'associer les créanciers privés au nouveau plan de sauvetage de la Grèce, selon un document préparé le 16 juillet et que Reuters a pu se procurer.

La première option s'appuierait sur un rachat de dette grecque et un rehaussement de crédit ("credit enhancement") pour le secteur privé, mais elle entraînerait probablement un défaut sélectif, voire complet, du pays.

La deuxième, qui pourrait s'appuyer sur l'une des solutions françaises de roulement (rollover) de la dette, ne comprend pas de rehaussement de crédit et n'envisage pas de rachat de dette. Elle entraînerait probablement un défaut sélectif, prévient le document.

La troisième, qui serait la moins susceptible de déclencher un défaut sélectif, prévoit la taxation du secteur financier, et proposerait également des taux plus bas et des maturités plus longues sur les fonds du FESF (Fonds européen de stabilité financière). Cette solution ne causerait en revanche probalement pas de défaut.

Pour un membre de la BCE le défaut grec sélectif doit être une option

Certaines des options envisagées pour résoudre la crise de la dette grecque impliqueraient un bref "défaut sélectif" sans conséquences négatives majeures, et doivent être examinées de près, a estimé Ewald Nowotny, du conseil des gouverneurs de la BCE.

"Il existe (...) toute une gamme d'options et de définitions: un défaut clair et net, un défaut sélectif, un événement de crédit, et ainsi de suite", a rappelé le gouverneur de la Banque d'Autriche dans une interview diffusée mardi par la chaîne CNBC. "Cela doit être examiné très sérieusement. Certaines de ces propositions impliquent un défaut sélectif de très courte durée, qui n'aurait pas réellement de conséquences négatives majeures", a-t-il ajouté.

Le gouvernement grec veut éviter le défaut sélectif

De son côté, la Grèce espère que les dirigeants de la zone euro parviendront à conclure jeudi un accord sur son financement qui ne prévoirait pas de défaut sélectif, a déclaré lundi soir le ministre des Finances, cité par l'agence Associated Press.

"Notre objectif est d'éviter un défaut, même sélectif. Il existe des propositions qui répondent aux attentes tout en ne permettant pas aux agences de notation d'émettre une note impliquant un défaut", a déclaré le ministre des Finances, Evangelos Venizelos. "Nous voulons une solution qui rende notre dette gérable (...), garantisse les besoins d'emprunts de la Grèce jusqu'à la mi-2014, date à laquelle nous prévoyons de revenir sur les marchés, et garantisse également la liquidité des banques grecques", a -t-il ajouté.

Les responsables européens et les banques s'efforcent de parvenir à une solution de consensus, à travers les multiples projets proposés pour résoudre les difficultés de financement d'Athènes. Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se réunissent jeudi à Bruxelles pour tenter de refermer le dossier et d'allouer à la Grèce un nouveau plan d'aide en plus des 110 milliards d'euros déjà octroyés en mai 2010.