Toujours introuvable, Kadhafi continue de faire parler de lui

Par Arwa Barkallah  |   |  406  mots
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Alors que la reconnaissance du Conseil National de Transition libyen (CNT) comme seule autorité se confirme au sein de la communauté internationale, le colonel Kadhafi continue de narguer les rebelles qui continuent de traquer le « Guide » et les membres de sa famille. Le CNT se tourne déjà vers la perspective d'une première élection libre.

La Libye se réveille pour le troisième jour libéré de son dictateur. Les libyens, rebelles ou fidèles au « guide » apprennent que le Conseil National de Transition (CNT) de leur pays offre 1,7 million mort ou vif pour quiconque pourra capturer l'ancien dirigeant. Le Conseil promet même l'amnistie si c'est un fidèle de Khadafi qui arrive à le livrer. Les journalistes retenus depuis dimanche à l'hôtel Rixos et qui avaient une vue sur le complexe résidentiel de Mouammar Kadhafi ont été relâchés en milieu d'après-midi. Ils y demeuraient sans eau ni l'électricité depuis deux jours.

Si les rebelles ont réussi à pénétrer dans la demeure du colonel, mardi, l'arrogance de Kadhafi est restée intacte : il affirme s'être promené "incognito" dans les rues de Tripoli, sans préciser quand. La télévision d'Etat libyenne n'émettant plus, le message audio a été diffusé mercredi matin par la chaîne syrienne Arrai.

Une autre voix libyenne s'est élevée, depuis l'Europe, ce mercredi : celle de l'héritier du trône de l'ancien royaume de Libye, Mohammed al-Senoussi, 47 ans, en exil depuis 23 ans. Il s'est dit "prêt à servir" son pays dans un entretien accordé au l'hebdomadaire allemand Die Zeit. Petit-neveu du roi Idriss 1er, destitué en 1969 par Mouammar Kadhafi, Mohammed al-Senoussi est le fils de Hassan al-Senoussi, désigné en 1956 par le roi déchu comme prince-héritier.

La Libye se tourne vers le futur

Alors que des pays du continent africains continuent de reconnaître le CNT comme étant "seul autorité légitime", le Nicaragua est le seul pays à surprendre en promettant l'asile au dictateur, sans pour autant le nommer.

La journée s'est conclue en France par une conférence de presse de Nicolas Sarkozy et l'émissaire du CNT, Mustapha Jibril. Celui-ci a renouvelé ses remerciements à la France pour sa contribution. "La dernière forme de soutien de la France, essentiellement pour que le gouvernement libyen transforme ses promesses en réalité, reste l'entretien des relations stratégiques entre la France et la Libye" disait Mustapha Jibril, promettant "la tenue des premières élections quatre mois au maximum après l'établissement de la constitution".

"Les opérations militaires n'auront plus lieu lorsque Mouammar Kadhafi ne représentera plus une menace pour le peuple libyen" a précisé Nicolas Sarkozy.

A ce jour, la Lybie compte 400 morts à Tripoli depuis 3 jours selon CNT.