Entre protéger la planète ou protéger l'industrie américaine, Obama a tranché

Par Source Reuters  |   |  351  mots
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Cédant aux inquiétudes de l'industrie, le président américain a contre toute attente demandé vendredi à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de retirer un projet visant à lutter contre la pollution atmosphérique.

Cédant aux inquiétudes de l'industrie, le président américain Barack Obama a contre toute attente demandé vendredi à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) de retirer un projet visant à lutter contre la pollution atmosphérique.

Cette décision, explique-t-il dans un communiqué, s'inscrit dans une volonté d'alléger le poids des réglementations pesant sur l'activité des entreprises.

Le projet était dénoncé par les industriels qui affirmaient que sa mise en oeuvre entraînerait la perte de milliers d'emplois et une facture de plusieurs milliards de dollars à un moment où l'économie américaine continue de se débattre pour renouer avec une croissance solide.

Diffusées peu de temps avant l'annonce d'Obama, les statistiques de l'emploi ont révélé vendredi que le chômage était resté inchangé en août, à 9,1% de la population active.

Mais ce virage à 180° a été sévèrement jugé par les associations écologistes. "L'administration Obama cède face aux gros pollueurs au détriment de la protection de l'air que nous respirons. C'est une énorme victoire pour les pollueurs industriels et une énorme perte pour la santé publique", a déploré Gene Karpinski, président de la League of Conservation Voters.

Ed Markey, élu démocrate à la Chambre des représentants et membre de la commission sur les ressources naturelles, a exprimé sa déception. Ce projet de réglementation, a-t-il dit, "aurait contribué à éviter à des milliers d'Américains des maladies respiratoires et cardiaques".

L'EPA avait déjà différé à plusieurs reprises ce projet dont l'architecture visait à limiter les émissions d'oxydes de nitrogènes et autres composés chimiques à l'origine du "smog", sorte de brouillard industriel.

Son administratrice, Lisa Jackson, arguait qu'il permettrait d'économiser jusqu'à 100 milliards de dollars sur les dépenses de santé et d'éviter jusqu'à 12.000 décès prématurés liés à des problèmes cardiaques et pulmonaires.

A la Maison blanche, on se défend d'avoir cédé aux pressions de l'industrie. "C'est un jugement au mérite", a déclaré un responsable de la présidence, insistant que l'urgence allait à la défense de l'emploi.