Trichet enfonce à nouveau le clou : Rome doit tenir ses engagements

Par latribune.fr  |   |  361  mots
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Après avoir lancé vendredi un appel dans le quotidien Il Sole 24 Ore, le président de la BCE est intervenu ce samedi lors d'une conférence de presse en Lombardie. Le mot d'ordre : que soit appliqué sans plus attendre le plan d'austérité annoncé.

Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne (BCE), a invité samedi le gouvernement italien à s'en tenir à ses engagements en matière d'assainissement des comptes publics.

"C'est absolument décisif pour consolider et renforcer la qualité et la crédibilité de la stratégie italienne, ainsi que sa solvabilité", a-t-il déclaré, évoquant la promesse de Silvio Berlusconi, qui s'est engagé le mois dernier à combler le déficit budgétaire d'ici 2013.

La BCE, qui a acheté des obligations italiennes à nouveau mises à mal ces derniers jours, pour tenter d'enrayer la hausse de leur rendement, se montre de plus en plus pressante vis à vis de Rome.

Jean-Claude Trichet, qui s'adressait à la presse à Cernobbio, en Lombardie, avait lancé un appel similaire, la veille, dans les colonnes du quotidien financier Il Sole 24 Ore.

La révision du plan d'austérité, adopté à la hâte le mois dernier pour rassurer les marchés financiers quant à la solidité des comptes publics, fait l'objet d'intenses tractations qui inquiètent les partenaires de l'Italie.

Le gouvernement a ainsi renoncé à un "impôt de solidarité" pour les plus hauts revenus et a revu à la baisse les sacrifices demandés aux collectivités locales.

Mercredi, l'équipe de Silvio Berlusconi a en outre abandonné l'idée de repousser l'âge de la retraite en ne prenant plus en compte les années passées dans l'enseignement supérieur ou au service militaire.

Ces révisions ont amputé le plan de quatre à six milliards d'économies, mais l'absence de détails empêche les experts d'évaluer si les mesures retenues seront suffisantes pour ramener le budget de l'Etat à l'équilibre en 2013. A l'origine, il prévoyait 45,5 milliards d'euros d'économie.

Soulignant lui aussi l'urgence de la situation, le président italien Giorgio Napolitano a déploré qu'aucun gouvernement ne se soit attaché à réduire une dette publique qui menace aujourd'hui d'échapper à tout contrôle.

"Nous avons hésité à nous attaquer de façon résolue et cohérente à des contraintes dues à l'énorme poids de la dette publique qui pourraient avoir été allégées et brisées", a-t-il déclaré lors de la conférence de Cernobbio.