La rupture entre Israël et la Turquie menace leurs accords économiques

Par latribune.fr  |   |  342  mots
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Après l'expulsion de l'ambassadeur israélien en Turquie, les échanges commerciaux pourraient pâtir de la rupture entre les deux pays. Le tourisme bilatéral s'effondre et plusieurs contrats, notamment dans l'armement, sont sévèrement menacés.

Le divorce entre Ankara et Tel Aviv est consommé. L'ambassadeur israélien en Turquie ainsi que son adjoint devraient quitter le pays d'ici ce mercredi. "A partir d'aujourd'hui, Israël perd un allié régional", a commenté ce mardi le Premier ministre, Recep tayyip Erdogan, quelques jours après avoir annoncé une série de mesures de rétorsion en direction de son ancien allié. Une conséquence du refus officiel d'Israël de présenter des excuses pour la mort de neuf citoyens turcs, dans l'assaut mené le 31 mai 2010 contre bateau Mavi Marmara en route pour Gaza.

Alors que les relations diplomatiques entre les deux pays subissent un important coup de froid, Ankara ne compte pas s'arrêter là. "Nous suspendons totalement nos liens commerciaux, militaires et nos liens dans l'industrie militaire", a ajouté le Premier ministre. Les autorités turques disent également vouloir saisir la Cour internationale de justice. Concrètement, cela devrait mettre en danger le projet de production d'avions F4 et F16 auquel participent les turcs d'Aselsan et les israéliens d'Elbit. L'appel d'offres a été réalisé en 2008 pour un montant de 167 millions de dollars.

Chute du tourisme

Le contrat concernant les suites de l'achat par Ankara de dix avions sans pilote Heron est également sur la sellette. La dégradation des relations entre les deux pays, entamée en 2009 apres l'attaque isarélienne contre Gaza, avait déjà entrainé le gel de projets stratégiques comme la vente de mille tanks Merkave et l'annulation d'un projet de transport d'eau potable entre le sud de la Turquie et Israël.

Quant aux échanges commerciaux, ils ont jusqu'ici résisté à la crise politique, dépassant 3,3 milliards de dollars en 2010, année pourtant noire entre les deux pays. Ils ont par ailleurs de nouveau progressé durant les six premiers mois de 2011 (+28% par rapport à la même période en 2010). Le nombre de touristes israéliens est en revanche en chute libre. Si, en 2008, leur nombre avait dépassé 500.000, il peine à atteindre 50.000 sur les huit premiers mois de l'année 2011.