Christine Lagarde plus très sûre de ses chiffres

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  370  mots
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Le chiffre de 200 milliards d'euros, cité comme une estimation du besoin de recapitalisation des banques européennes par le FMI, a été rapporté de façon inexacte, a déclaré samedi sa directrice générale Christine Lagarde. Problème, c'est la révélation de ce chiffre qui a été une des causes de la chute des valeurs bancaires.

Le Fonds monétaire international discute avec les Européens de la meilleure façon d'estimer les risques bancaires, dans le climat de tourmente économique et financière actuel, et publiera son document d'ici la fin du mois, a expliqué Chistine Lagarde. "Le chiffre de 200 milliards d'euros a été rapporté de façon incorrecte", a dit l'ancienne ministre française des Finances lors d'une conférence de presse, à l'occasion d'une réunion des ministres des Finances du G8, à Marseille. Ce chiffre figurait dans l'ébauche d'un document et ne correspondait pas à l'estimation définitive du FMI, a-t-elle souligné.

"Ce n'est pas un test de résistance que mène le FMI", a précisé Christine Lagarde. "Ce n'est pas non plus le besoin global en capital pour les institutions bancaires européennes. Nous discutons actuellement de la méthodologie pour estimer les risques potentiels avec nos partenaires européens et nous allons continuer à discuter jusqu'à ce que nous publiions ce qui est pour l'instant une ébauche (draft)", a-t-elle ajouté.

Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a expliqué début septembre que les experts de la BCE et du FMI divergeaient sur la méthode de calcul, et il s'était dit convaincu que le chiffre final du FMI ne serait pas 200 milliards d'euros. Les Européens, aux premiers rangs desquels Jean-Claude Trichet ou le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, répètent que les besoins de recapitalisation des banques européennes sont parfaitement connus grâce aux derniers tests de résistance organisés en Europe. "On sait bien quelles sont les recapitalisations qui sont nécessaires", avait déclaré Jean-Claude Trichet. "Je suis convaincu que le chiffre final du FMI ne sera pas celui que vous avez dit", avait-il ajouté en référence aux 200 milliards, qui avait été présenté par une source européenne comme étant l'estimation du FMI.

Ce prétendu besoin de recapitalisation massif a contribué à accentuer les craintes sur les risques encourus par les banques européennes liés à la persistance de la crise des dettes souveraines en zone euro. Certaines grandes banques du continent ont vu leur cours de Bourse fondre ces dernières semaines.