Dette grecque : le FMI et Ben Bernanke sonnent le tocsin

Le Fonds monétaire international a appelé ce jeudi à une action plus rapide pour traiter la crise de la dette en Grèce, disant craindre que la confusion ne s'installe sur les marchés financiers. Pour le patron de la Fed, "ce qui se passe (en Europe) menace l'économie des Etats-Unis". Concernant la dette américaine, il a estimé que des coupes budgétaires profondes et excessives seraient préjudiciables à la reprise qui reste fragile.
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"La situation budgétaire en Grèce représente une menace de désordre sur les marchés qui affecterait les taux de financement d'autres pays fragiles et pourrait avoir des conséquences graves pour les établissements financiers", déclare le FMI dans une note destinée aux pays du G20.

Le FMI estime également qu'un retard dans le relèvement du plafond de la dette des Etats-Unis constitue un risque pour la croissance mondiale. Il souligne la menace de surchauffe dans les pays émergents et dans certains pays développés, avec la hausse de l'inflation et la croissance rapide du crédit.

"Dans les pays émergents du G20, un resserrement de politique macroéconomique plus rapide et un rééquilibrage de la demande sont nécessaires dans certains cas", ajoute le FMI qui appelle aussi à l'utilisation "pragmatique" des contrôles de change pour gérer les flux de capitaux qui arrivent sur ces pays.

Même inquiétude pour le président de la Fed, Ben Bernanke, qui a estimé jeudi à Washington que la crise de la dette en Europe menaçait l'économie de son pays. "Ce qui se passe menace l'économie des Etats-Unis parce que s'il devait y avoir une forte détérioration de la conjoncture en Europe, nous verrions une augmentation généralisée de l'aversion au risque, une chute des prix des actifs financiers et une instabilité forte sur les marchés", a-t-il déclaré devant la Commission bancaire du Sénat.

"Nous pâtirions davantage de la conjoncture financière générale qui serait ainsi créée que de l'exposition directe" des établissements américains à la Grèce, au Portugal et à l'Irlande, a-t-il ajouté. En réponse à une question d'un élu, Ben Bernanke a indiqué que la Fed passait "beaucoup de temps à évaluer l'exposition des établissements financiers américains" à ces trois pays. Celle-ci est "assez faible et gérable", a-t-il indiqué, "donc, nous ne prévoyons pas que les effets directs de problèmes comme un défaut de paiement [d'un de ces pays] par exemple soient déterminants" pour les banques et les fonds américains.

Pour Ben Bernanke, la croissance économique des Etats-Unis devrait s'accélérer d'ici à la fin de l'année, mais elle devrait rester lente et il y a un risque non négligeable que cette prévision soit trop optimiste en raison des grosses incertitudes provoquées entre autres par la crise de la dette en Europe.

Attention aux coupes budgétaires excessives

Concernant la dette américaine, le patron de la Fed a prévenu que des coupes claires trop profondes dans les dépenses publiques risquent de mettre à mal une reprise déjà fragile aux Etats-Unis. "Tout ce que je demande, alors que le Congrès examine le calendrier et les modalités des amendements au budget, c'est que ce dernier prenne en compte qu'à très court terme la reprise reste fragile et que des coupes profondes et excessives à très court terme seraient préjudiciables à cette reprise", a-t-il insisté.

Il s'était adressé la veille à une commission de la Chambre des Représentants, suivant l'ordre du jour de son traditionnel exposé semestriel sur la politique monétaire. Il a dit à peu près la même chose aux deux commissions. Ben Bernanke a ajouté qu'un défaut sur la dette américaine serait dévastateur. "Ce serait un résultat calamiteux (...) Cela créerait un grave choc financier qui aurait des répercussions non seulement sur l'économie américaine mais aussi sur l'économie mondiale".

Ne pas relever le plafond de la dette dans les temps constituerait une "auto-mutilation" pour l'économie, a-t-il jugé. Les négociations budgétaires entre la Maison Blanche et le Congrès sont dans une impasse. Les Républicains veulent 2.400 milliards de dollars de réduction des dépenses en échange de leur accord au relèvement du plafond d'endettement, actuellement de 14.300 milliards de dollars. Le Trésor a dit qu'il serait à court d'argent si un accord de relèvement n'était pas conclu d'ici la date limite du 2 août.

Commentaires 26
à écrit le 11/09/2011 à 19:22
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oui il faut doser les coupes budgétaires pour faire redémarrer la croissance. trop de restriction serait nocif à la croissance effectivement. Non il n'est pas possible d'abandonner l'euro. Oui il faut mettre fin aux économies parallèles dans les pay...

à écrit le 18/07/2011 à 12:21
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La RFA va retrouver son DM tôt ou tard en prenant l'Autriche et le Benelux avec elle. Les autres pays, dont la France, pourront reprendre leur ancienne monnaie. Avec son franc, attaqué dès son retour, la France pourra goûter à nouveau aux délices des...

le 11/09/2011 à 14:49
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vous avez raison. Brussel,reve d'une Europe Anglo-Saxonne,avec son dynamisme et sa vitalité au travail. Les Oliviers,c'à dire France,Portugal,Espagne,Grece,italie peuvent s'enfoncer dans la médiocrité,sans aucun probléme;car Ils sont les Champions ...

à écrit le 15/07/2011 à 14:25
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Tous les pays, y compris ceux qui produisent un excèdent commercial en permanence comme l'Allemagne, sont endettés et même sur-endettés. Un fardeau de EURO 14.000,- pèse sur chaque citoyen allemand, y compris nouveau nés et moribonds. Il serait pourt...

le 18/07/2011 à 13:39
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Que signifie cet anti-germanisme primaire ? Traiter de "nazi" un pays voisin qui a mis un peu d'ordre dans ses finances et qui vit une réussite industrielle, c'est un peu fort ! Donc Haro sur les 1er de la classe et lauriers pour les Grecs qui ont tr...

le 11/09/2011 à 14:51
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Les Grecs ont trichés dés le départ grâce à M.Delors,qui a fermé les yeux sur un bilan,plus que manipulé.Alors Mme Aubry,n'a pas le bon exemple sous ses yeux.

à écrit le 15/07/2011 à 13:41
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Quelques pistes de réflexion : - L'état Français est en déficit depuis 40 ans. - L'état Français paye chaque année presque 50 milliards d'intérêts aux emprunteurs de tous bord. Avec cela, il ne rembourse pas le capital emprunté. - Sur la base de...

à écrit le 15/07/2011 à 9:42
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Tous les pays, y compris ceux qui produisent un excèdent commercial en permanence comme l'Allemagne, sont endettés et même sur-endettés. Un fardeau de 14.000,- pèse sur chaque Allemand y compris nouveau nés et moribonds. Alors qu'il serait facile à u...

le 15/07/2011 à 11:42
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Je ne suis absolument pas d?accord avec votre analyse. Si la Grèce est dans cette situation, c?est, d?une part parce que les dirigeants européens l?ont fait entrer dans l?UE puis rejoindre l?euro (par pure idéologie), alors qu?elle n?était absolument...

à écrit le 15/07/2011 à 9:04
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S'il y a bien une personne au Monde qui n'a rien à dire sur ce qui se passe en Europe c'est bien Bernanke ! La totalité de sa politique depuis qu'il est à la tête de la FED a mené à la situation actuelle ; d'abord il a laissé faire et encourager les ...

à écrit le 14/07/2011 à 20:22
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Il parait que certains envisagent de rappeler DSK pour les aider à résoudre le problème .

à écrit le 14/07/2011 à 19:06
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Nos amis américains devraient commencer par augmenter certains impôts. Aux USA, rares sont les taux de TVA supérieurs à 11%, plutôt autour de 5 à 8! En Europe, c'est du 19-25% quasiment partout dans l'UE.Enfin l'essence est si peu taxé que même avec ...

le 14/07/2011 à 20:33
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Heu, parce que nos taux d'impôts vous font plaisir ? C'est ça pour vous l'Europe, un taux d'impôts usurier auquel s'ajoutent une monnaie faible et chère et une inflation en devenir stupéfiante ? Bin j'en veux pas de votre machin !

le 14/07/2011 à 21:34
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eurofederal, aussi le salaire minimum dans grand nombre d'état US il est a 5 dollars l'heure en euro 3,50, ce salaire n'a rien a envier avec des pays du tiers monde.

le 14/07/2011 à 21:44
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C'est sûr qu'en France on a un salaire minimal officiel, allez donc faire un tour dans les cuisines de nos grands resturants et vous me direz à combien il s'élève pour tous ces sans-papiers. Arrêtez cette comparaison avec le tiers-monde et les USA et...

le 15/07/2011 à 4:05
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c'est sur que l' on paye moins d'impots aux etats unis puisque certains couts ne sont pas pris en charge par l'etat (education, santé, retraite).... essayez de faire une grande ecole et c'est 40 000 dollars par an. tombez malade et la moindre operat...

le 15/07/2011 à 8:28
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Pour augmenter les taxes, il faudrait encore que le peuple Americain soit d'accord. Et en temps de crise il serait fou de le faire. De plus, le peuple Americain est naturellement libertarien et anti-taxe. La dette americaine vient du spending...

le 15/07/2011 à 11:48
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@PME, j'ai vécu la fin des années 60 les décennies 70,80 90 jusque 2002 aux States et dans plusieurs états. Pour la restauration en france aucune idée dans les arrières cuisine car je ne vis pas en France , mais dans de nombreux état US la main d'oeu...

à écrit le 14/07/2011 à 18:45
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C'est sûr, les 6000 milliards d'euros de dettes européens menacent les USA. Petit rappel : la dette des USA est actuellement de 16.000 milliards de dollars. Je dis, je dis rien, hein !

le 14/07/2011 à 20:07
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Merci pour cette précision

à écrit le 14/07/2011 à 17:32
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que mrs bernacle garde ses propos fielleux pour lui et ses compatriotes américains . a tout vouloirfoutre sur le dos des européens qui plus est de la grèce concernat les déboires américains . de la il n'y a qu'un pas a franchir. ce monsieur qui se di...

à écrit le 14/07/2011 à 17:30
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Bernanke, ça rime comme yankee,c' est plutôt un type du genre gonflé; que les pays européens et en particulier certains d'entre eux aient mené des politiques laxistes dont certains grands pays et pas des moindres, que des dirigeants européens et des ...

à écrit le 14/07/2011 à 17:15
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"Pour le patron de la Fed, "ce qui se passe (en Europe) menace l'économie des Etats-Unis" Ah bon ? qui en 2008 a fait plonger la boursse a cause des spéculations ? les USA et aujourd'hui vont dire que c'est notre faute ? eh ben. Certe ne n'est pas qu...

à écrit le 14/07/2011 à 17:08
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Que Bernanke balaie devant sa porte, sa politique monétaire et d'encadrement et de surveillance des activités des banques et des fonds spéculatifs US est de la plus grande largesse. Alors M. Le super diplômé et spécialiste de la grande dépression, vo...

à écrit le 14/07/2011 à 17:03
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tien on commence a se rendre compte trop tard bien sur que ne rien faire et dépenser nécessite un remboursement ou une faillite............ le surendettement des particuliers on connait mais le surendettement des états on fait marche la planche a bil...

à écrit le 14/07/2011 à 17:00
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payer plus en gagnant moins ... Il n'y a que des énarques pour imaginer un truc pareil !

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