Deux banques à court de dollars ?

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  444  mots
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Deux établissements ont demandé des dollars à la Banque centrale européenne ce mercredi. Leur identité n'a pas été dévoilée.

Deux banques, dont les noms n'ont pas été révélés, ont demandé des dollars à la Banque centrale européenne mercredi, en pleine crise de la dette, marquant ainsi la seconde utilisation en un mois de cette possibilité.

Les deux établissements ont emprunté au total 575 millions de dollars (420 millions d'euros). Ces sommes ont été fournies dans le cadre d'un accord conclu entre la BCE et la Réserve fédérale des Etats-Unis.

Les fonds on été fournis à 1,1%, soit nettement au-dessus des taux proposés sur le marché.

Certes, les opérations de refinancement de la BCE, en dollars et en euros, sont là pour faire en sorte qu'aucune banque de la zone euro ne se retrouve à court de financement, mais le fait que le marché monétaire américain et d'autres fournisseurs habituels de dollars aient tendance à couper les lignes de crédit aux établissements européens ne sont pas fait pour rassurer les marchés.

Le 17 août, une banque avait emprunté à elle seule 500 millions de dollars. C'était la première fois que cette facilité était utilisée depuis février.

"Le fait que deux banques aient à l'évidence du mal à obtenir des dollars n'est qu'un signe des temps et le reflet des inquiétudes du moment", commente un opérateur sous les sceau de l'anonymat. "Cela n'a pas vraiment eu d'impact sur le marché."

Rumeurs

Difficile de ne pas faire le lien avec la rumeur qui a couru au sujet de BNP Paribas mardi. Dans le Wall Street Journal, une chronique rapportait les propos anonymes d'un cadre de BNP Paribas, qui avait confié : "Nous ne pouvons plus emprunter de dollars. Les fonds monétaires américaines ne prêtent plus. Depuis que nous n'avons plus accès à des dollars, nous avons créé un marché en euros. C'est une première... Nous espérons que cela marchera, sinon nous entrerons dans une spirale infernale. Plus personne ne nous croira et plus personne n'acceptera de nous prêter".

Toutefois, BNP Paribas a formellement démenti quelques heures plus tard avoir un problème de liquidités en dollars et a demandé une enquête au gendarme français de la bourse, l'AMF. De même, cet été, de pareilles rumeurs avaient circulé à toute vitesse sur le web concernant la Société Générale.

L'annonce de l'emprunt de ce mercredi survient quelques heures après l'abaissement de la note de la Société générale et du Crédit Agricole par Moody's.

Mais rien ne dit que les deux banques ayant demandé des dollars à la BCE soient réellement à court de dollars, ni, surtout, qu'elles soient françaises. Affaire à suivre...