Le débat se radicalise sur les "eurobonds"

Par Marina Torre  |   |  431  mots
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Pour Angela Merkel, les "eurobonds" seraient "une erreur absolue", pour la BCE un risque pour l'équilibre budgétaire et pour la France une solution à long terme.

Constituée des créanciers que sont la Banque centrale européenne, le Fonds monétaire international et l'Union européenne, la Troika continuera l'examen du dossier grec jusqu'à fin septembre. Olli Rehn, le Commissaire européen aux  Finances l'a annoncé ce jeudi. En attendant la décision des créanciers d'Athènes, les discussions continuent sur les solutions avancées pour tenter d'enrayer la crise. Sur le devant de la scène, en particulier : la création d'euro-obligations. Mercredi, la Commission européenne a fait savoir quelle ferait prochainement des propositions en vue d'en introduire.

Pour Angela Merkel, ce serait ?une erreur absolue?. La chancelière allemande a fermement réaffirmé la position de l?Allemagne vis-à-vis d?une mutualisation des dettes en Europe. Pour elle, il n?est pas question de créer des euro-obligations car "pour avoir des taux d'intérêt communs, il faut des niveaux de compétitivité similaires et des situations budgétaires similaires. On n'arrive pas à cela en mettant en commun des dettes." En août déjà, lors du sommet franco-allemand sur la crise de la dette, cette solution avait été écartée.

La BCE craint des politiques "expansionnistes"

La Banque centrale européenne y est aussi réticente. L'un des membres de son directoire, Lorenzo Bini Smaghi, craint que "sans contraintes sévères" ces eurobonds ne favorisent "des politiques budgétaires, en moyenne, plus expansionnistes, et une dette plus élevée, dont les coûts seront aussi partagés par les pays plus disciplinés". 

Pour régler la crise de la dette en Europe, il juge préférable de mettre en place "un mécanisme institutionnel avec quelques caractéristiques basiques: indépendence, responsabilité, efficacité opérationnelle et capacité de prise de décision" sur le principe du Fonds monétaire international. "Le Fonds européen de stabilité financière est une tentative de créer une institution avec ces caractéristiques", a reconnu l'Italien qui voit d'un bon oeil dans l'extension des attributions de ce fonds décidée le 21 juillet. Il soulève toutefois quelques "imperfections", en particulier en terme de "prise de décision".

La France semble un peu plus ouverte à l'idée de mutualiser les dettes dans la zone euro en créant un titre commun. Le ministre français de l'Economie, François Baroin, l'avait déjà indiqué. Valérie Pécresse, ministre du Budget, l'a répété à sa suite. Mais cette solution pour préserver la stabilité de la zone à long terme ne serait envisageable qu'après un retour à l'équilibre.