Les Grecs détestent manifestement l'austérité

Par latribune.fr, avec Reuters  |   |  525  mots
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Ce mercredi, administrations et transports sont perturbés par une grève nationale, marquée par des violences, contre le plan de sauvetage de l'UE et du FMI. A l'aéroport d'Athènes, environ 400 vols internationaux et nationaux ont été annulés.

Les fonctionnaires Grecs ont observé mercredi un nouveau mouvement de grève nationale pour protester contre les mesures d'austérité du grouvernement. La manifestation dans les rues d'Athènes a été marquée par quelques violences entre des jeunes et la police antiémeutes mais pas du niveau des batailles rangées du mois de juin, qui avaient fait 100 blessés. Les arrêts de travail, dans le cadre d'une campagne lancée par les syndicats des secteurs public et privé, ont provoqué des perturbations dans les administrations, les transports en commun et l'annulation de 400 vols environ à l'aéroport d'Athènes.

"Effacez la dette !"

Les musées et l'Acropole étaient fermés ainsi qu'une partie des écoles publiques et les hôpitaux ont assuré un service minimum pour les urgences.
Il s'agit de la première grève d'ampleur depuis l'été contre le plan de sauvetage mis au point par l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Une prochaine aura lieu le 19 octobre, à laquelle participeront également les salariés du privé. Des milliers de fonctionnaires, retraités et étudiants ont défilé pacifiquement dans la capitale, frappant sur des tambours et portant des banderoles réclamant "Effacez la dette !" et "Les riches doivent payer". Ils se sont rendus place Syntagma, devant le parlement, où les députés grecs débattent de l'hypothèse d'organiser un référendum pour choisir comment réduire le déficit budgétaire.

"Ils sont en train de tuer les travailleurs"

Quelques jeunes ont cassé des blocs de marbre et lancé des pierres sur les forces de l'ordre, qui ont répondu à coups de gaz lacrymogènes. Deux personnes ont été blessées, dit la police. Des manifestants ont tenté de pénétrer dans le ministère de l'Economie en brisant les vitres de l'entrée. Les syndicats, qui représentent environ la moitié des cinq millions de travailleurs grecs, organisent des grèves à répétition depuis qu'Athènes a demandé l'an dernier l'aide de l'UE et du FMI. Ils estiment que le gouvernement n'adopte pas les bonnes mesures pour réduire le déficit budgétaire et empêchent le retour de la croissance en baissant les salaires et en augmentant les impôts. "Ils ne cherchent pas à sauver la Grèce. Ils sont en train de tuer les travailleurs", a estimé Ilias Vrettakos, vice-président du syndicat Adedy qui représente le secteur public. "Ils faut prendre l'argent aux riches, pas à nous", a-t-il lancé lors d'une déclaration au cours du rassemblement.

Des "politiques injustes et barbares"

"Les nouvelles mesures ne font que prolonger les politiques injustes et barbares qui entament les droits et les revenus des travailleurs et poussent un peu plus l'économie dans la récession et la dette", a déclaré Stathis Anestis, porte-parole de GSEE, permier syndicat du secteur privé. Mardi, le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, a expliqué que la situation des finances publiques grecques risquait de s'aggraver cette année si le pays ne parvenait pas à mettre en place les réformes et ne faisait pas preuve de "cohésion nationale et de solidarité".