Etats-Unis : les "indignés de Wall Street" font des millers d'émules

Par Agathe Machecourt  |   |  380  mots
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La vague d'indignation s'étendrait désormais à 147 villes des Etats-Unis.

Les militants de la coordination Occupy Wall Street, inspirés par le mouvement des "indignados" en Espagne, continuent de faire parler d'eux. Ils protestent contre les inégalités, contre ces "nantis", ce "1% (de la population) qui prend tout" tandis que eux, les "99% restants [n'ont] rien". Car le taux de chômage dépassant 9%, couplé à un secteur de l'immobilier en plein marasme, mine le moral des ménages. Alors chômeurs, travailleurs précaires et autres révoltés s'insurgent. Ceux-là disent être contraints de choisir entre le loyer et la nourriture, lorsqu'ils ne sont pas expulsés.

Ces "indignés de Wall Street" occupent depuis près de trois semaines le quartier des affaires New-Yorkais. Installés dans un parc proche de Ground Zero, le Zuccotti Park, les griefs de ces militants vont du sauvetage des banques après la crise de 2008 à la pénurie d'emplois, en passant par l'influence des corporations en politique. Les "99%" reprochent au gouvernement d'avoir volé au secours des géants financiers, comme Citigroup et Bank of America pour un montant de 700 milliards de dollars, laissant les citoyens américains sur le carreau.

Le blocage du pont de Brooklin, samedi dernier, avait entraîné l'arrestation de quelque 700 manifestants. Depuis, le mouvement Occupy Wall Street a fédéré. De quelques centaines de protestants au départ, ils étaient près de 10.000 dans les rues de New York, selon Patrick Bruner, porte-parole du mouvement. D'après les organisateurs du siège du Zuccotti Park, l'élan d'indignation aurait gagné 146 autres villes aux Etats-Unis.

Les syndicats en renfort

Le principal syndicat américain, l'American Federation of Labour (AFL -CIO) devrait se joindre au mouvement dans les prochains jours. "Nous ne voulons pas prendre la place des 99%", a assuré Richard Trumka, président de l'AFL-CIO qui souhaite soutenir le mouvement à travers le pays dans une démarche de travail collectif. Le syndicat du personnel infirmier, le National Nurses United a déjà rejoint les rangs des indignés. Le mouvement qui prend de l'ampleur pourrait même mener à la création d'un parti politique, selon Brayden King, un expert des mouvements sociaux et politiques à la Northwestern University. D'après lui, si les meneurs des "99%" parvenaient à leurs revendications, ce mouvement pourrait bien devenir le Tea Party de la gauche.