Les "indignés" d'Israël font plier Benjamin Netanyahu

La hausse des prix, en particulier des logements, mobilise la classe moyenne israélienne qui est descendue massivement dans la rue samedi. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a du promettre des logements sociaux alors que le directeur général du ministère des Finances a été contraint de démissionner.
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont protesté samedi à travers le pays contre le coût de la vie et ont demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu de lancer des réformes économiques d'envergure

Israël est submergé par une vague de contestation sociale sans précédent.

Plus de 150.000 manifestants ont défilé samedi soir à Tel Aviv et dans plusieurs autres villes pour dénoncer la hausse effrénée des logements. Ce mouvement totalement spontané, qui s'est traduit depuis deux semaines par l'apparition de centaines de tentes de protestation au beau milieu des grandes villes a ainsi franchi une nouvelle étape et contraint le gouvernement de Benjamin Netanyahu à promettre des logements sociaux et à desserrer l'emprise sur l'économie d'une vingtaine de « tycoons », représentant les plus puissants holding familiaux financier et industriels.


Pour le moment, toutefois, le Premier ministre n'a pas réussi à désamorcer la crise. Au contraire. Le mouvement exprime en effet des frustrations rentrées des classes moyennes. Le coût des logements a grimpé de 63% en quatre ans alors que les revenus des employés, des cadres et de la plus grande partie des professions libérales ont stagné. Résultat: plus de 80% des Israéliens soutiennent les manifestants, selon un sondage.


Sur la défensive, Benjamin Netyanyahu a promis de construire des chambres dans les cités universitaires, une baisse du prix des terrains publics, ainsi que de futures réformes pour lutter contre la "concentration économique". Mais le temps presse et les critiques montent de toutes parts. Haïm Shani, le directeur général du ministère des Finances a démissionné dimanche.

La Histadrout, la puissante centrale syndicale, ainsi que les maires et élus locaux se sont rangés du côté des manifestants. Les menaces de grève générale et les revendications se multiplient dans une atmosphère d'effervescence permanente. Peu avant la bataille sur le logement, plus de 100.000 Israéliens avaient répondu présents à un appel sur Facebook au boycottage d'un fromage blanc très populaire ce qui avait contraint les producteurs à abaisser d'urgence leurs prix.
Des automobilistes utilisant la même arme avaient eux aussi obligé le gouvernement à renoncer à une augmentation des taxes sur les carburants. Durant le week-end, des milliers de mères ont manifesté avec des poussettes pour dénoncer le coût des crèches privées. Les manifestants ont résumé leur aspiration en un slogan simple et consensuel : « le peuple veut la justice sociale ».

Toute la question est de savoir si ce « tsunami » selon l'expression des médias, risque de déboucher sur une crise politique.
Seule certitude : Benjamin Netanyahu qui se vantait de résultats économiques particulièrement flatteurs avec une croissance de plus de 5% et un taux de chômage à moins de 6% au plus bas depuis plus de 20 ans va devoir désormais prendre en compte qu'une majorité d'Israéliens ont le sentiment d'être des laissez pour comptes de la prospérité.
 

Commentaire 1
à écrit le 01/01/2012 à 17:43
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SARKHOLAND Les hommes politiques sont pris dans la nasse financière... Ils ont mis à bas la Grèce. Quel que soit le président ce sont leurs intérêts qui auront la priorité et les nantis qui feront la loi. . Molière dans les Femmes savan...

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