Destabilisé, Berlusconi demande un vote de confiance aux députés italiens

Par latribune.fr  |   |  556  mots
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Après la mise en minorité de l'exécutif mardi, le Cavaliere s'exprimera jeudi devant les députés italiens. Il posera ensuite "la question de confiance", a indiqué le chef de file des députés de son parti PDL, Fabrizio Cicchitto. Le vote devrait avoir lieu vendredi.

Le président italien, Giorgio Napolitano, a exprimé mercredi ses profondes inquiétudes concernant la solidité du gouvernement de Silvio Berlusconi , et donc sa capacité à prendre les décisions indispensables au pays. Mis en minorité mardi sur une loi en apparence anodine, Silvio Berlusconi devrait s'exprimer mercredi ou jeudi devant le parlement pour demander un vote de confiance qui aurait lieu le lendemain.

Des contestations internes de plus en plus audibles

Le président du Conseil tente ainsi de sauver une coalition qui bat de l'aile et où les contestations internes sont de plus en plus audibles. Le président Napolitano, dans un communiqué au ton inhabituellement franc, évoque des "tensions aiguës et des incertitudes" au sein de la coalition et demande que Silvio Berlusconi offre "une réponse crédible" au pays. Le président du palais du Quirinal fait clairement référence aux mesures, sans cesse repoussées, de relance d'une croissance atone. La majorité a aussi eu les pires difficultés à faire adopter un plan d'austérité, sous pression de la Banque centrale européenne, qui vise à ramener le budget à l'équilibre en 2013.

Le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, en conflit larvé avec Berlusconi

Silvio Berlusconi, dont la démission a été une nouvelle fois réclamée par l'opposition, a consenti à demander la confiance au parlement après une défaite à une voix près sur une loi devant formaliser les dépenses de l'Etat. Le "Cavaliere" a soutenu qu'il s'agissait d'un "accident" dû à l'absence de plusieurs députés au moment du vote. Mais les observateurs estiment que certains absents, parmi lesquels le ministre de l'Economie, Giulio Tremonti, en conflit larvé avec Berlusconi , ont voulu signifier le malaise au sein de la coalition.

Fitch a dégradé vendredi la note souveraine de l'Italie

Les analystes estiment que le gouvernement ne chutera pas sur ce vote de confiance mais soulignent que sa capacité à prendre des décisions, alors que l'Italie est sous forte pression des marchés financiers, restera très faible. L'agence Fitch a dégradé à son tour vendredi dernier la note souveraine de l'Italie, illustrant les craintes des marchés financiers face à l'état des comptes publics et à la faiblesse chronique de la croissance. "Nous pourrions souffrir d'une crise de gouvernement à n'importe quel moment et nous diriger vers des élections anticipées", écrit Massimo Franco, observateur de la politique intérieure italienne, dans le respecté Corriere della Serra.

Un gouvernement constitutionnellement obligé de faire valider ses comptes

Le président de la chambre basse, Gianfranco Fini, qui a quitté la coalition l'an dernier, a estimé que le vote de mardi était "sans précédent" car le gouvernement est constitutionnellement obligé de faire valider ses comptes et qu'il s'agit, d'ordinaire, d'un vote de routine. Jusqu'ici, la majorité de Silvio Berlusconi a résisté à plusieurs votes de confiance mais la révolte gronde dans les rangs du Peuple de la Liberté.  Plusieurs ministres du gouvernement désapprouvent la façon dont Silvio Berlusconi gère la crise économique et estiment que le président du Conseil nuit, par ses frasques et ses ennuis judiciaires, à l'image du pays. Pour Massimo Donadi, président du groupe parlementaire de l'Italie des valeurs (opposition), "le gouvernement n'a plus de programme, plus de coalition, plus d'objectifs si ce n'est celui de rester au pouvoir".