Un défaut de la Grèce, d'accord, mais lequel ?

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  665  mots
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"Un défaut de paiement de la Grèce et une décote de sa dette sont à l'ordre du jour du sommet", a déclaré le Premier ministre slovaque sortant Iveta Radicova. Reste à savoir si le défaut sera "chaotique ou coordonné". De son côté, Georges Papandréou s'inquiète que le sommet "ne débouche pas sur des décisions".

Un défaut de paiement de la Grèce et une décote de sa dette sont à l'ordre du jour du sommet crucial de l'Union européenne dimanche, a déclaré jeudi le Premier ministre sortant slovaque Mme Iveta Radicova.

"Un défaut et une décote de la dette grecque sont à l'ordre du jour du sommet de dimanche", a déclaré jeudi à l'AFP Mme Radicova une semaine après avoir sacrifié son gouvernement pour faire approuver par le Parlement le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

Quel défaut pour la Grèce ?

"Ce qui importe maintenant c'est de savoir si le défaut sera chaotique ou coordonné, régulé", a-t-elle ajouté, soulignant que "si le tsunami est incontrôlé, il nous renversera tous". "Si la Grèce ne réalise pas son programme de réformes et de consolidation de son économie, aucun nouvel emprunt ne pourra l'aider et tout le monde le sait", a-t-elle dit.

En ce qui concerne la décote de la dette grecque, Mme Radicova a estimé que les propositions qui avaient été envisagées jusqu'alors n'étaient pas suffisantes. "Certains se prononcent pour une décote de 50 à 60%", a-t-elle ajouté, soulignant que c'était maintenant aux ministres des pays de la zone euro de prendre une décision.

Bien que son gouvernement soit tombé, Mme Radicova va représenter son pays lors du sommet crucial de dimanche, aucun Premier ministre intérimaire n'ayant été désigné pour la remplacer.

Première femme à diriger un gouvernement slovaque, Mme Radicova a perdu la semaine dernière un vote parlementaire, qu'elle avait assimilé à une motion de confiance pour son cabinet, sur le renforcement du FESF.

Le renforcement de ce Fonds a finalement été approuvé par le Parlement lors d'un second vote, avec le soutien de l'opposition sociale-démocrate (Smer-SD) qui a obtenu en échange l'organisation des élections anticipées.

Le Premier ministre grec met en garde

Le Premier ministre grec, Georges Papandréou , a mis en garde jeudi contre le risque que le sommet européen de dimanche "ne débouche pas sur des décisions" pour apporter une réponse à la crise de la dette.

"Il y a des doutes sérieux quant à savoir si nous déboucherons sur des décisions dimanche (...). Je tire la sonnette d'alarme contre de nouveaux ajournements", a déclaré en conseil des ministres, cité par un communiqué, le Premier ministre, qui réclame de l'UE un règlement "décisif" de la crise de la dette qui bouscule son pays et la zone euro.

M. Papandréou a ainsi confirmé que l'espoir de voir la zone euro mettre un coup d'arrêt à la crise de la dette lors de son sommet de dimanche s'éloignait, en raison de divergences entre pays sur les moyens de stopper la contagion.

Une source gouvernementale allemande avait auparavant douché les attentes autour de ce sommet en prévenant qu'il n'y aurait "vraisemblablement pas" de décision lors de la réunion des dirigeants à Bruxelles sur le renforcement de la capacité d'action du Fonds de secours de la zone euro (FESF), alors qu'il s'agissait de la principale avancée attendue.

"Nous considérons que ces décisions sont nécessaires et déterminantes", a insisté M. Papandréou , relevant que son pays attendait de ses partenaires qu'ils décident "d'un allègement du poids de la dette" grecque sur la base des décisions du précédent sommet du 21 juillet sur un nouveau plan de sauvetage incluant une participation du secteur privé à l'effacement d'une partie de sa dette.

"Tout règlement doit garantir totalement le fonctionnement normal du système bancaire grec et de nos caisses d'assurance", gros détenteurs de dette grecque, a-t-il ajouté.

Désormais discutée au sein de la zone euro, une restructuration plus importante que prévu de la dette grecque, avec des pertes pour les créanciers privés d'environ la moitié de leur mise, fragiliserait ces organismes grecs.