Les inquiétudes sont reparties de plus belle à la Bourse de Paris. Le CAC 40 a évolué toute la journée dans le rouge pour aller même creuser ses pertes en fin de séance. A la clôture, le CAC 40 décroche de 2,32% à 3.084,07 points.

Les doutes se sont accumulés sur le marché parisien avant le sommet de Bruxelles de ce dimanche 23 octobre sur la capacité des Européens à se mettre d'accord sur un plan d'aide à la zone euro. Des rumeurs font même état d'un possible report de ce sommet au vu de différends qui persisteraient notamment sur la configuration du fonds de soutien européen FESF.

Ce scepticisme a plombé les valeurs bancaires, provoquant un repli quasi-généralisé de la cote. En Europe, les autres indices ont également plongé : le Dax30 a perdu 2,49% et le Footsie londonien 1,21%. Du côté des "indices du sud", l'Ibex35 espagnol a plongé de 2,73% et la Bourse de Milan de 3,78 %.

Dans le même temps, la pression des agences de notation se fait constante. Mercredi soir, Moody's a abaissé d'un cran la note de cinq grandes banques espagnoles, au lendemain de sa décision de dégrader la note souveraine de ce pays.

Dans ce contexte, la saison des publications de résultats tend encore une fois à être releguée au second plan, même si quelques annonces de chiffres d'affaires ont animé la séance à Paris.

Sur le front des valeurs

Le secteur financier a fait les frais des craintes des investisseurs face à l'absence de réponses politiques sur la crise des dettes souveraines en zone euro. Lanterne rouge du CAC, Société Générale plonge de 7,63% suivi de Crédit Agricole (-6,67%), d' Axa (-6,44%) et de BNP Paribas (-5,84%).

La journée a été difficile également pour Schneider qui décroche de 7,61 % après l'annonce d'une révision à la baisse de sa prévision de marge opérationnelle pour 2011. Le groupe prévoit une marge d'environ 14% du chiffre d'affaires et non plus 15% comme auparavant en raison de l'inflation dans les pays émergents.

Publicis a aussi été attaqué (-5,29 %). Si le groupe publicitaire a confirmé ses objectifs annuels après son chiffre d'affaires du troisième trimestre, il a toutefois averti qu'il redoutait un ralentissement de son activité en fin d'année.

Largement en tête du palmarès du CAC 40 depuis le début de l'année, EADS a corrigé pour se replier de 6,37%. Le groupe fait face aux réductions des budgets militaires des Etats et a ainsi annoncé qu'il réduisait la production de ses Eurofighter.

GDF Suez (-4,22%) a souffert d'un abaissement de recommandation d'UBS, passé d'"achat" à "neutre".

A l'inverse, Pernod Ricard grimpe de 2,18% après la publication d'un chiffre d'affaires (1,99 milliard) et d'une croissance organique (+11%) bien supérieurs aux attentes au cours des trois premiers mois de son exercice 2011-2012. Le groupe s'est toutefois montré très prudents sur ses objectifs annuels, ce qui a pesé sur le titre en début de séance.

Seules trois autres valeurs parviennent à surnager : Alcatel-Lucent reprend 0,2 %, Technip 0,6% et Carrefour 0,97%.

Hors CAC

Plus forte baisse du SRD, Nexans chute de 7,75%, plombé par une note de Goldman Sachs. L'influent broker est passé de "neutre" à "vendre" sur la valeur.

Gemalto plonge de 4,89 % après avoir publié des ventes stables au troisième trimestre en raison de la mauvaise performance dans la téléphonie mobile.

Devises et pétrole

Après avoir grimpé jusqu'à plus de 1,38 dollar dans la journée, l'euro s'est affaibli alors que les craintes sur un report du sommet européen grandissaient. 1 euro valait à la clôture des places européennes 1,3675 dollar.

Sur les marchés pétroliers, le baril de Brent de la Mer du Nord s'échange contre 107,98 dollars et le baril de WTI américain contre 84,84 dollars.