Chine : jusqu'à 100 milliards pour aider l'Europe

Par latribune.fr  |   |  431  mots
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La Chine réfléchit à investir de 50 à 100 milliards de dollars dans le fonds de secours de la zone euro, indique le Financial Times. Selon les économistes l'Empire du Milieu détient environ 3.200 milliards de dollars de devises étrangères, dont 500 milliards de dette européenne.

La Chine pourrait être désireuse de contribuer entre 50 et 100 milliards de dollars au FESF (Fonds européen de stabilité financière) ou à un nouveau fonds administré par le FMI, selon une personne proche du gouvernement et de la banque centrale chinoise, a indiqué le FT, le quotidien financier britannique. Le gouvernement chinois n'a pas officiellement confirmé qu'il se joindrait à l'effort, mais veut "explorer les moyens de renforcer la coopération bilatérale sur la base d'un bénéfice réciproque", a affirmé jeudi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

"Si les conditions requises sont réunies, alors un investissement de l'ordre de 100 milliards de dollars n'est pas inconcevable", a affirmé cette personne au Financial Times. Une (grosse) goutte d'eau pour le pays, qui détient environ 3.200 milliards de dollars de devises étrangères, dont 500 milliards de dette européenne.

La zone euro a décidé mercredi, lors d'un sommet de ses dirigeants à Bruxelles, de solliciter Pékin pour renforcer la capacité d'action du Fonds européen de stabilité financière. Klaus Regling, le patron de ce fonds, est d'ailleurs attendu vendredi à Pékin afin de rencontrer des responsables de la banque centrale chinoise et du ministère des Finances.

"Nous savons tous que la Chine a un besoin particulier d'investir ses excédents" a déclaré Regling en conférence de presse, avant de rappeler que les investisseurs asiatiques achètent environ 40% des obligations du FESF.

Pas d'accord dans l'immédiat

Klaus Regling a déclaré ne pas s'attendre à parvenir à un accord définitif avec les autorités chinoises à l'occasion de sa visite en Chine vendredi. Le ministre adjoint des Finances chinois, Zhu Guangya a également précisé que le sujet n'était pas à l'agenda du prochain sommet du G20 prévu à Cannes début novembre.

Les négociations pourraient donc se prolonger dans les prochaines semaines. D'autant que les enjeux sont lourds, à la fois pour l'Europe mais aussi pour la Chine.

"C'est dans l'intérêt de la Chine que d'aider l'Europe, car ils sont notre premier partenaire commercial, mais le principal problème pour le gouvernement chinois, c'est d'arriver à expliquer cette décision au peuple chinois" a indiqué un membre de la banque centrale de Chine au FT.

En ce qui concerne l'Europe, l'une des préoccupations est bien sûr de ne pas se soumettre aux conditions des chinois. Ces derniers pourraient par exemple faire pression sur les dirigeants européens pour qu'ils ne remettent pas en cause la politique monétaire de la Chine, souvent critiquée pour favoriser les exportations chinoises.