Les Américains consomment plus sans gagner plus

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  503  mots
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Les chiffres publiés par le ministère montrent que la hausse de la consommation s'est accélérée en septembre, malgré la faible progression des revenus des Américains. Et, surtout, le moral remonte !

La hausse des dépenses de consommation des ménages s'est accélérée aux Etats-Unis en septembre malgré la faible progression des revenus des Américains, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce. La consommation des ménages a ainsi progressé de 0,6% par rapport au mois d'août, en données corrigées des variations saisonnières et en rythme annualisé, a indiqué le ministère. Ce chiffre est conforme à l'estimation médiane des analystes.

Compte tenu de l'inflation du mois, les dépenses de consommation des ménages ont progressées de 0,5% en termes réels alors qu'elles avaient stagnées au mois d'août avec une croissance de 0,2%.

Stagnation du pouvoir d'achat

Pourtant, dans le même temps, les revenus n'ont rebondi que de 0,1% par rapport au mois précédent, après avoir baissé d'autant en août, indique le ministère. Les analystes, eux, estimaient qu'ils avaient progressé de 0,3%.

D'autre part, les salaires continuent d'être rognés par l'inflation puisque, selon les chiffres du ministère, le revenu disponible réel a baissé pour le troisième mois d'affilée en septembre, de 0,1%, soit moins rapidement qu'en août, où son recul avait atteint 0,4%.

Conséquence des trajectoires divergentes entre la consommation et les revenus, c'est le le taux d'épargne des Américains (mesurant la part non consommée du revenu disponible qui diminue pour le troisième mois d'affilée. Il s'établit à 3,6%, son niveau le plus faible depuis décembre 2007.

Et le moral va mieux

Le moral des ménages américains s'est amélioré en octobre pour le deuxième mois consécutif, leur jugement sur les perspectives économiques des Etats-Unis se faisant plus positif, montrent vendredi les résultats définitifs de l'enquête mensuelle Thomson Reuters-Université du Michigan.

L'indice de confiance est remonté à 60,9 contre 59,4 en septembre, dépassant le consensus des estimations d'analystes, qui le donnait à 58,0. Une première estimation de 57,5 il y a deux semaines avait traduit au contraire une dégradation du moral des ménages.

A 51,8 contre 49,4 en septembre, la composante des anticipations des consommateurs s'est en outre améliorée selon les résultats définitifs alors que la première estimation la donnait au plus bas depuis plus de 30 ans.

Celle de la situation économique actuelle progresse elle aussi à 75,1 contre 74,9.

La composante de la situation financière personnelle se redresse d'un point à 77 mais celle des perspectives financières personnelles recule d'autant à 103.

"Globalement, il est toujours probable que les dépenses de consommation ne seront pas assez dynamiques au cours de l'année à venir pour permettre la croissance économique solide nécessaire afin de compenser l'impact négative de la stagnation des revenus et de l'emploi sur le comportement des consommateurs", commente dans un communiqué Richard Curtin, le responsable de l'enquête.

Les anticipations d'inflation à un an mesurées par l'enquête reculent légèrement à 3,2% contre 3,3%.

Croissance...

Quant à la croissance, elle est mieux repartie que prévu cet été.