Rendez-vous d'urgence à Cannes ce mercredi avant le G20

Par latribune.fr avec AFP  |   |  640  mots
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Avant que ne démarre le sommet du G20, une réunion d'urgence est organisée ce mercredi. La chancelière allemande et le président français ont prévu de rencontrer les représentants des institutions européennes et du FMI, puis le Premier ministre grec George Papandréou.

Devant le marasme dans le quel le projet d'un référendum grec sur le plan d'aide au pays a plongé l'Europe ce mardi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont décidé de rencontrer mercredi à Cannes les représentants des institutions européennes et du FMI et, séparément, les responsables grecs, a annoncé la chancellerie. Le Premier ministre grec, Gorge Papandreou, fera également le voyage.

La chancelière va avancer de quelques heures son déplacement vers la ville du sud-est de la France où se tient jeudi et vendredi une réunion du G20.

Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont tous deux affirmé leur détermination à faire appliquer le plan de sauvetage de la Grèce, malgré l'annonce surprise du Premier ministre grec susceptible de tout remettre en cause. La France et l'Allemagne "sont déterminées à assurer avec leurs partenaires européens la pleine mise en oeuvre, dans les meilleurs délais, des décisions adoptées par le sommet, qui sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires", écrit la présidence française.

Détaillant les mesures prises pour la Grèce (financement à hauteur de 100 milliards, abandon de 50% de la dette détenue par des créanciers privés), les deux pays "souhaitent que, en consultations avec leurs partenaires européens ainsi que le FMI, une feuille de route puisse être rapidement arrêtée pour assurer l'application de cet accord".

En attendant, Nicolas Sarkozy a convoqué certains membres de son gouvernement mardi à 17 heures à l'Elysée.

"Il faut que ça réussisse"

François Fillon a ajouté qu'il regrettait une "annonce unilatérale sur un problème qui engage tous les partenaires de la Grèce", tout en demandant au peuple grec de "dire vite et sans ambiguïtés s'ils choisissent ou non de garder leur place dans la zone euro".

Venu à Cannes découvrir le centre opérationnel des forces de l'ordre déployés à l'occasion du sommet, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a affirmé qu'il était "important" que le plan de sauvetage européen de la Grèce voie le jour et que les marchés financiers retrouvent "la sérénité". "Il faut que ça réussisse", a-t-il insisté, en confiant qu'il avait été surpris de l'annonce de la Grèce "comme tout le monde".

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a appelé la classe politique grecque à se rassembler pour soutenir le plan d'aide sur lequel les dirigeants de la zone euro se sont accordés la semaine dernière. "Je veux lancer un appel sincère en faveur d'une unité politique et nationale en Grèce", a déclaré Barroso dans un communiqué adressé à la presse, tout en prevenant les grecs des conséquences pénibles d'un éventuel abandon du plan de soutien de leur pays.

Suspension de l'aide à la Grèce

L'Union européenne et le Fonds monétaire international ne verseront pas la sixième tranche d'aide à Athènes, de huit milliards d'euros, tant que la Grèce n'aura pas organisé le référendum annoncé par le Premier ministre George Papandréou, a-t-on appris mercredi de sources proches du FMI et de l'UE.

"Le conseil d'administration ne voudra pas verser d'argent à la Grèce pour se demander ensuite ce qui va se passer", a déclaré une source du FMI. "Le conseil voudra l'assurance que la Grèce respectera ses engagements et pour l'heure, Papandréou n'en est pas capable."

Quant à la source proche de l'Union européenne, elle a déclaré que les pays de l'Union s'étaient alignés sur la position du FMI et qu'ils ne verseraient rien tant que le Fonds n'aurait pas obtenu de clarifications de la part de la Grèce.