L'étau de la dette italienne se resserre

Par latribune.fr, avec AFP  |   |  361  mots
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Les taux à long terme de l' Italie se rapprochaient lundi dans la matinée de 6,6%, du jamais vu depuis la création de l'euro, preuve d'une méfiance accrue des investisseurs vis-à-vis de la dette italienne alors que Rome est dénoncée pour son manque de crédibilité.

La méfiance s'accentue envers l'Italie. Les taux longs italiens sont désormais proches de 6,6%, soit un nouveau record pour l'Italie. Le rendement de l'obligation à 10 ans est monté à 6,596% vers 10h15  contre 6,371% vendredi soir. Des niveaux difficilement tenables sur le long terme, alors que la dette uitalienne bénéficie pourtant de l'aide de la BCE qui achète des titres sur le marché secondaire.

L'Italie est dans la ligne de mire des marchés depuis plusieurs mois du fait de sa dette colossale et de l'absence de mesures efficaces de la part du gouvernement italien pour rétablir ses finances publiques. "La situation de l'Italie devient périlleuse et des élections anticipées pourraient être décidées dès cette semaine", ce qui va ajouter à la fragilité du pays, indiquent les économistes du Crédit Agricole. Pour ne rien arranger, cette hausse des taux, s'il elle se prolonge, risque de peser sur les capacités de croissance du pays.

Le marché sanctionne la politique de Rome qu'il considère comme laxiste en exigeant des taux d'intérêt très élevés pour prêter à ce pays. Les investisseurs craignent que l'Italie ait besoin d'un plan de sauvetage européen à l'instar de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande.

L'Italie a été montrée du doigt par des responsables économiques et politiques qui exigent des réformes rapides de Rome. L'aide de la Banque centrale européenne (BCE) par le biais d'achats d'obligations italiennes est "conditionnée" aux réformes promises par Silvio Berlusconi à l'UE, a indiqué dans le journal La Stampa, Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la BCE.

Le FMI et la France sont du même avis. Lors du G20, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde avait indiqué très clairement que le problème de l' Italie, était le manque de crédibilité des mesures anti-déficit annoncées par son gouvernement. Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a renchéri en indiquant dimanche qu'il fallait être vigilant sur l'engagement des réformes en Italie qui souffre d'un "problème de crédibilité".