Grèce, Italie et FESF au menu de l'Eurogroupe lundi et mardi

Trois jours après avoir éclipsé les enjeux internationaux du sommet du G20 de Cannes, la situation budgétaire et politique en Grèce et en Italie sera de nouveau au coeur des discussions entre les ministres des Finances de la zone euro et de l'Union européenne lundi et mardi à Bruxelles.
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Les réunions de l'Eurogroupe et du conseil Ecofin donneront le coup d'envoi à une nouvelle semaine décisive pour le futur de la monnaie unique.

Celle-ci verra s'enchaîner le dénouement de la crise politique en Grèce après l'épisode malheureux du projet de référendum sur le second plan d'aide, un vote de confiance mercredi pour le président du Conseil italien Silvio Berlusconi et la publication jeudi des prévisions économiques d'automne de la Commission européenne, qui devraient officialiser un fort ralentissement de l'activité sur le continent.

Sans oublier les nouvelles mesures d'économies que le gouvernement français doit annoncer lundi pour compenser une croissance plus molle que prévu et faire en sorte que la France conserve sa note financière maximale AAA.

Les ministres des Finances devront agir sur plusieurs fronts pour tenter d'éteindre l'incendie qui menace l'euro et qui, après avoir emporté la Grèce, l'Irlande et le Portugal, menace désormais l'Italie, l'Espagne et à terme la France.

GRÈCE, ITALIE

Il leur faut d'abord s'assurer de la stabilité de la situation politique en Grèce afin de débloquer rapidement la prochaine tranche d'aide de huit milliards d'euros dans le cadre du premier plan d'aide, sans laquelle Athènes ferait défaut sur sa dette souveraine d'ici la mi-décembre.

Les responsables européens ont pressé ces derniers jours les forces politiques grecques de former un gouvernement d'union nationale susceptible de mettre en oeuvre les mesures comprises dans le deuxième plan de sauvetage du pays.

"Nous avons appelé à un gouvernement d'union nationale, restant persuadés qu'il s'agit de la manière convaincante de rétablir la confiance et d'honorer les engagements", a dit à Reuters Olli Rehn, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, alors que les partis politiques grecs négociaient âprement un accord de coalition, finalement trouvé dimanche en début de soirée.

Il faudra également aux ministres maintenir la pression sur le gouvernement italien après que Rome a accepté que le Fonds monétaire international contrôle, aux côtés de l'Union européenne, la bonne mise en oeuvre des réformes structurelles et mesures d'économies annoncées depuis septembre.

La réunion de l'Eurogroupe ne devrait d'ailleurs pas manquer de piquant puisqu'il s'agira de la première à laquelle assistera Mario Draghi, directeur du Trésor italien jusqu'à la semaine dernière, en tant que nouveau président de la Banque centrale européenne (BCE).

Dimanche, le Luxembourgeois Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, a envoyé une mise en garde à Rome en liant la poursuite des rachats de titres de dette souveraine italiens aux réformes.

FONDS DE STABILITÉ

Enfin, les ministres chercheront à accélérer l'application des décisions prises lors du double sommet européen et de la zone euro du 26 octobre : plan de recapitalisation des banques, nouveau plan grec et, surtout, recours à l'effet de levier pour porter les capacités du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à au moins 1.000 milliards d'euros.

Cette question a été largement abordée jeudi et vendredi à Cannes dans la mesure où le FMI pourrait prêter un soutien administratif et technique à cette "démultiplication".

Selon une source européenne de haut rang, la Commission européenne fera une série de propositions en ce sens lundi soir, avec pour objectif de parvenir à une solution techniquement viable et politiquement acceptable d'ici fin novembre.

Selon ce schéma, les investisseurs dans les titres souverains de la zone euro pourraient se voir offrir des garanties sur les premières pertes par le FESF dès décembre.

Des avocats de la Commission européenne ont travaillé sur ces propositions tout le week-end et une période de consultation de deux semaines sera ouverte lundi visant à ce que des arbitrages soient rendus mi-novembre en vue d'une finalisation des textes légaux d'ici la fin du mois.

L'une des options qui recueille le plus de suffrages serait d'utiliser les Droits de tirage spéciaux (DTS) des Européens au FMI pour permettre cet effet de levier.

Mais la Bundesbank est opposée à une mise en commun de ces DTS ou à leur augmentation que ce soit pour accroître les capacités du FESF directement ou indirectement, par exemple en garantissant des fonds qui seraient investis par la Chine, la Russie ou le Brésil dans un véhicule spécial ou sur un compte administré par le FMI.

Commentaire 1
à écrit le 08/11/2011 à 9:38
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Mais je croyais que si Berlusconi s'en allait tous les problèmes seraient résolus! N'en est-t-il pas ainsi? Quelle déception! Alors autant le garder si les Merkozy le permettent, bien sur. Parce-que lui il est déjà riche, le prochain voudra aussi s'e...

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