Lisbonne s'efforce d'éviter le cauchemar grec

Par Robert Jules  |   |  377  mots
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Le gouvernement va demander à la Troïka d'assouplir le plan d'aide de 78 milliards d'euros.

Lisbonne a vu ce lundi débarquer pour la deuxième fois l'équipe d'experts de la Troïka (Banque centrale européenne, Commission de Bruxelles, Fonds monétaire international) venue s'assurer que le Portugal suit à la lettre les mesures fixées par le plan d'aide de 78 milliards d'euros. En jeu, le versement de la troisième tranche de quelque 8 milliards d'euros. La mission devrait durer quelque deux semaines.

Appel à la grève

A cette occasion, le Premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, va demander « des ajustements qui puissent apporter plus de flexibilité » au programme de rigueur voté en mai, arguant que ce plan à trois ans « assure le financement de l'État mais pas celui de l'économie portugaise ». Le pays devrait en effet s'enfoncer dans la récession avec une contraction du PIB prévue de 2,8% en 2012. Les autorités veulent éviter le cauchemar de la Grèce où l'austérité et la récession s'entretiennent en un cercle vicieux sur fond de crise politique et sociale.

« Nous ne voulons pas être confondus avec ce qui se passe en Grèce », a affirmé le Premier ministre portugais, appelant à la « cohésion ». Si Pedro Passos Coelho peut compter sur une confortable majorité absolue au Parlement, il devrait aussi bénéficier de l'abstention des socialistes lors du vote du budget 2012 qui doit intervenir à la fin du mois. « Je ne ferai pas au Portugal ce que le chef de l'opposition grecque a fait à son propre pays », a justifié le secrétaire général du Parti socialiste Antonio José Seguro.

Pour avoir plus de flexibilité, le gouvernement chercherait, selon la presse portugaise, outre une augmentation du montant de l'aide, un moyen de réduire les besoins de financement bancaire des entreprises publiques largement déficitaires, en particulier dans le secteur des transports. Cela permettrait d'octroyer davantage de crédits aux entreprises privées et d'améliorer les conditions d'une relance de l'activité économique en 2013.

Car les autorités doivent aussi composer avec la grogne croissante de la population. Parmi les mesures prises, la suppression des 13e et 14e mois pour les fonctionnaires et les retraités gagnant plus de 1.000 euros, est fortement contestée. Les syndicats ont lancé un appel à la grève générale le 24 novembre.