Aide financière : l'Europe refuse le chantage chinois

Par latribune.fr, avec reuters  |   |  363  mots
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Les négociations entre l'Europe et la Chine pour une participation de Pékin à l'aide à la zone euro sont dans une impasse après le refus opposé par des responsables européens à d'accepter au moins une des conditions posées par la Chine, a-t-on appris vendredi de deux sources différentes.

Les négociations entre l'Europe et la Chine pour une participation de Pékin à l'aide à la zone euro sont dans une impasse après le refus opposé par des responsables européens à d'accepter au moins une des conditions posées par la Chine, a-t-on appris vendredi de deux sources différentes.

En l'échange de son aide, Pékin réclamait qu'on lui reconnaisse davantage de poids au Fonds monétaire international (FMI), un statut d'économie de marché à l'Organisation mondiale du commerce ou la levée de l'embargo européen sur les armes, ont dit les sources.

La plus simple des solutions aurait été que l'Union cède sur la question du FMI ce que les Européens ont refusé de faire lorsqu'ils ont compris que la Chine ne leur viendrait en aide qu'en l'échange d'une influence plus forte dans la prise de décision au FMI et une accélération de l'inclusion du yuan dans le panier des DTS.

Reconnaître à la Chine un poids plus important au FMI se serait fait au détriment des Européens, voire en diluant l'influence des Etats-Unis.

"Nous sommes prêts à aider, mais nous ne sommes pas une association caritative", a dit l'une des sources, résumant la pensée des dirigeants chinois.

"Les Etats-Unis et le FMI posent eux aussi leurs conditions(en l'échange de leur aide), il n'est donc pas déraisonnable que la Chine en fasse autant."

Les espoirs nourris par Pékin de voir le yuan entrer dans le panier de référence du FMI ont été douchés jeudi lorsque sa directrice générale Christine Lagarde a déclaré que l'heure de le faire n'était pas encore venue.

Certains dirigeants européens reprochent aux Chinois une forme d'opportunisme en profitant de la crise de la dette pour accroître leur influence.

"Je n'aime pas toutes ces discussions sur l'idée selon laquelle l'Europe fait la manche en Chine, parce que l'Europe a les moyens de s'en sortir d'elle même si elle trouve les ressources nécessaires", a dit cette semaine un haut responsable européen qui s'exprimait sous le sceau de l'anonymat.