Les notes des pays européens bientôt réexaminées par Moody's

Par latribune.fr avec Reuters  |   |  393  mots
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Moody's a annoncé ce lundi qu'elle réexaminerait les notes des pays de l'Union européenne au premier trimestre 2012, le sommet de la semaine passée n'ayant pas produit à son sens de résultat décisif et laissant la zone euro exposée à de nouveaux chocs.

Après S&P, Moody's s'apprête à réexaminer les notes des pays de l'Union européenne au 1er trimestre 2012. "L'absence de mesure pour stabiliser les marchés du crédit à court terme implique que la zone euro, et l'UE dans son ensemble, restent exposées à de futurs chocs et que la cohésion de la zone euro est menacée de manière permanente", estime l'agence de notation dans un communiqué.

Elle ajoute que la crise en reste à un stade critique et instable, les marchés des dettes souveraines et bancaires restant exposés à des perturbations aigües que les autorités monétaires et financières auront de plus en plus en mal à juguler. Les pays de la zone euro ont entamé vendredi une vaste refondation qui, après signature d'un nouveau traité auquel seule la Grande-Bretagne a décidé de ne pas s'associer, doit les porter rapidement vers une plus grande intégration économique et budgétaire.

"En substance toutefois, le communiqué présente peu de nouvelles mesures et ne modifie pas notre opinion suivant laquelle les risques pour la cohésion de la zone euro continuent de croître", explique Moody's dans un rapport hebdomadaire sur le crédit. "Comme nous l'avons annoncé en novembre, à moins que les conditions du marché du crédit ne se stabilisent dans un avenir proche, nos notes de l'ensemble des souverains de l'UE devront être réexaminées. Le communiqué ne change pas cette opinion et nous pensons toujours achever un tel repositionnement durant le premier trimestre 2012."

Moody's estime que le communiqué atteste de tensions permanentes entre dirigeants de la zone euro, du fait que les pays les plus solides de la zone euro sont parfois fermement opposés à augmenter l'aide pour les pays les moins solides budgétairement. "Les autorités de la zone euro font face à une pression toujours plus grande pour ce qui est de rétablir la confiance sur les marchés et également à des contraintes toujours plus fortes. Plus cette situation durera, plus le risque augmentera pour les autorités de voir se développer des conditions économiques défavorables, alors même qu'elles seront confrontées à des épreuves lourdes pour leurs efforts de coordination et de réduction de la dette."

Vendredi dernier, Moody's avait dégradé les notes de BNP, SocGen et Crédit Agricole.