Les coûts d'emprunt de l'Italie continuent de s'envoler

Par Julien Beauvieux avec agences  |   |  373  mots
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Rome a levé 3 milliards d'euros d'obligations à cinq ans à un taux record de 6,47%, contre 6,29% lors de la dernière opération similaire du 14 novembre.

Les taux d'emprunt italiens n'en finissent plus de monter. Ce mercredi, le Trésor italien a levé 3 milliards d'euros d'obligations à cinq ans, soit le maximum prévu avant le lancement de l'opération, mais Rome a dû concéder un taux record de 6,47% en nette progression par rapport à celui de 6,29% payé lors de la dernière opération similaire du 14 novembre.

Moins d'une semaine après le dernier sommet européen des 8 et 9 décembre, la confiance des investisseurs s'est de nouveau émoussée vis-à-vis du premier emprunteur de la zone euro. Après être revenu en matinée jusqu'à 6,63%, le taux des obligations à dix ans italiennes - qui varie en sens inverse des prix - évoluait vers midi ce mercredi à 6,68%, en hausse d'un point de base. Depuis vendredi, ce taux a rebondi de 32 points pour effacer tout le mouvement de détente enregistré en décembre.

Même si la demande globale des investisseurs a atteint 4,2 milliards d'euros lors de l'émission de ce mercredi, ce qui signifie que l'Italie est toujours en mesure de refinancer ses 1.900 milliards d'euros de dette, la persistance de taux d'emprunt durablement élevés intervient au plus mauvais moment, en plein effort de maîtrise des dépenses publiques. Lundi, Rome avait déjà levé 7 milliards d'euros de titres à un an à un taux de 5,95% en légère décrue après le record de 6,08% enregistré le 10 novembre.

Un plan de rigueur draconien

Depuis l'arrivée à la tête du gouvernement du Mario Monti, la troisième économie de la zone euro s'est engagée dans un important plan de rigueur, que les surcoûts liés au service de la dette rendent d'autant plus difficile à mener à bien. Le gouvernement a ainsi adopté le 4 décembre un plan de réduction du déficit d'environ 20 milliards d'euros et de mesures de relance de plus de 10 milliards, pour parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013.

La Banque des règlements internationaux a certes estimé lundi que l'Italie ne risque pas à court terme de ne plus pouvoir gérer la dette publique même si le coût du service de cette dernière reste élevé. Mais la situation de Rome sur les marchés reste très fragile.